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Environnement : la banque BNP Paribas mise en demeure par des ONG, accusée de financer la déforestation au Brésil

Cette mise en demeure, la première à viser une banque, constitue le préalable à une éventuelle action en justice des ONG. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le logo de la banque BNP Paribas, en Pologne, le 3 octobre 2022.  (STR / NURPHOTO / AFP)

La banque française BNP Paribas a été mise en demeure par des ONG de cesser son appui financier à un géant de l'agroalimentaire brésilien, Marfrig, qu'elles accusent de contribuer à la déforestation, l'accaparement de territoires autochtones et au travail forcé, ont-elles annoncé lundi 17 octobre.

Cette mise en demeure de l'association brésilienne Comissão Pastoral da Terra (CPT), l'association française Notre affaire à tous (NAAT), soutenues par l'ONG nord-américaine Rainforest Action Network, est la première à viser une banque. Elle constitue le préalable à une éventuelle action en justice des ONG. Depuis 2017, la loi française sur "le devoir de vigilance" impose aux grandes entreprises de prendre des mesures effectives pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement sur l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement.

"Plus de 120 000 hectares de déforestation"

Selon la loi, les entreprises mises en demeure disposent d'un délai de trois mois pour respecter leurs obligations et éventuellement dialoguer avec les ONG. Ces dernières peuvent ensuite envisager une assignation devant le tribunal de Paris. "Les fournisseurs de viande bovine de Marfrig auraient été responsables de plus de 120 000 hectares de déforestation illégale dans la forêt amazonienne et la savane du Cerrado" entre 2009 et 2020, affirment les ONG, citant une analyse du Center for Climate Crime Analysis (CCCA). 

"Marfrig s'est, directement et indirectement, approvisionné en bétail auprès d'éleveurs qui élevaient illégalement leurs bêtes sur des territoires indigènes", notamment Apyterewa, dans l'Etat du Pará (nord du Brésil). "Marfrig s'est également approvisionnée en bétail auprès d'exploitations agricoles impliquées dans des pratiques assimilables à l'esclavage, notamment le travail forcé et la servitude pour dettes", ajoute le communiqué.

Pour Jérémie Suissa, délégué général de Notre affaire à tous, cité dans le communiqué, les banques "ne peuvent plus prétendre qu'elles ne savent pas que leurs financements (...) alimentent activement le chaos climatique, l'effondrement de la biodiversité, l'accaparement des terres autochtones et les pratiques s'apparentant à l'esclavage".

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