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Enjeux et objectifs de la COP21

C’est l’une des plus grandes conférences internationales jamais organisées à Paris. Le sommet sur le climat ouvre officiellement ce lundi sous l’égide de l’ONU. 150 chefs d’Etat sont attendus pour l’inauguration ce matin. Ils laisseront ensuite la place à leurs négociateurs. Les pays ont jusqu’au vendredi 11 décembre pour trouver un accord global pour lutter contre le réchauffement climatique.
Article rédigé par Sandy Dauphin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Les 147 chefs d'Etats et de gouvernements réunis aujourd'hui vont lancer une négociation difficile. © REUTERS/Christian Hartmann)

Cet accord de Paris devra entrer en vigueur en 2020 pour remplacer le protocole de Kyoto. La nouveauté ? Il doit fixer un objectif de réduction de gaz à effet de serre à tous les pays alors que jusqu’à présent seuls les états dit industrialisés étaient concernés.

Engagements insuffisants

Pour la première fois, une très grande majorité de gouvernement a fait des promesses noir sur blanc. Mais le compe n’y est pas. Si l’on additionne tous ces engagements, le thermomètre continue quand même de grimper au-dessus des 2°C d’ici la fin du siècle. Or 2°, c’est déjà la ligne rouge disent les scientifiques.

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C’est donc un exercice diplomatique de haute voltige qui débute aujourd’hui à Paris : mettre tout le monde d’accord sur un même objectif, trouver un moyen de le faire respecter. Pour l’instant le brouillon de l’accord fait 55 pages, avec plus de 1.200 phrases entre crochet c'est-à-dire qu’elles n’ont pas trouvé une formulation définitive.

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Les 147 chefs d'Etats et de gouvernements réunis en une seule journée dans un même endroit - une configuration inédite - auront trois minutes chacun pour parler. Laurent Fabius souhaite qu'ils donnent une impulsion politique aux négociateurs pour qu'ils rédigent le texte. D'autres négociateurs, comme ceux des pays en voie de développement attendent plutôt des engagements financiers.

100 milliards de dollars par an

L'enjeu tourne aussi autour de cette question, pour avoir les moyens de développer les énergies renouvelables, des bâtiments économes en énergie, une agriculture résistante au changement climatique. En 2009, l'ONU avait chiffré à 100 milliards de dollars par ans les moyens nécessaires pour s'adapter au climat du futur à partir de 2020. Ces 100 milliards ne sont toujours pas sur la table. Ce sera donc une question cruciale dans les annonces des chefs d'Etats, en particulier ceux des pays développés.

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Mais les enjeux ne se limitent pas à la stratosphère diplomatique internationale : payer les billets d'avion, les pleins d'essence ou le chauffage plus cher. C'est là que se trouve la véritable négociation. Tous nos secteurs économiques sont dopés au pétrole, au gaz, au charbon. L'électricité, nos carburants, nos engrais. C'est la base du développement économique depuis le XIXème siècle. Faire augmenter leur prix pour que nous nous en détournions pour aller vers d'autres modes de chauffage ou de transports, personne, ni en France, ni en Inde, ni aux Etats-Unis, ni nulle part ne veut assumer cela.

Diviser la pollution par deux

Pourtant les scientifiques nous le disent : c'est de là que vient une grande partie du problème. La combustion de ces énergies fossile a envoyé tellement de gaz carbonique dans l'atmosphère que nous avons déréglé le climat très rapidement. Le Giec, le Groupe international d'experts sur le climat, estime qu'il faudrait diviser par deux notre pollution d'ici 2050.

Mais le débat reste tabou. Le mot énergie ne figure même pas dans le brouillon qui est sur la table des négociateurs. Ils ont tout de même rentré l'option de mettre un prix au carbone, mais il n'est pas sûr que cela reste dans l'accord final.

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