Déchets sur la voie publique : "Un phénomène d'incivilité, d'incitoyenneté, que l'on constate partout"
"Il faut absolument un durcissement des sanctions", en cas de dépôt sauvage de déchets, selon le porte-parole de l'association Robins des bois.
À Raismes, près de Valenciennes, le maire a décidé de partir en guerre contre les dépôts sauvages de déchets. Pour sensibiliser les habitants, la municipalité lancera à partir de samedi une grève symbolique, 20 jours sans ramassage.
"C'est une contagion, les déchets appellent les déchets, c'est un phénomène d'incivilité, d'incitoyenneté, que l'on constate partout", explique sur franceinfo Jacky Bonnemains, porte-parole de l'association Robin des bois, vendredi 2 novembre.
franceinfo : A-t-on une idée de l'ampleur de ce phénomène, a-t-il tendance à se raréfier ou à s'étendre ?
Jacky Bonnemains : C'est une contagion, les déchets appellent les déchets, c'est un phénomène d'incivilité, d'incitoyenneté, que l'on constate partout, depuis le nord du pays jusqu'au sud. Le problème, c'est que l'on risque une amende de 68 euros pour un mégot, un matelas, ou trois mètres cubes de gravats. Alors, ça peut sembler dissuasif pour un mégot, mais pour les gravats ça ne l'est absolument pas. Le ministère de l'écologie a bien des idées pour durcir les sanctions et les faire appliquer, mais pour les faire infuser au ministère de la Justice, la tisane est très très longue.
Est-ce là le problème selon vous, le suivi judiciaire de ces actes ?
Oui, rien ne se passe, les gendarmes ou la police ont d'autres préoccupations. Les plaintes, quand elles sont déposées, sont très souvent classées sans suite par les procureurs. Il faut absolument un durcissement des sanctions, comme la saisie du véhicule ou la suspension du permis. On voit que les dépôts se font souvent entre chiens et loups, la nuit. On voit souvent des matelas dans les rues, mais jamais de gens qui vont en déposer en plein midi dans une ruelle. Donc les gens se sentent coupables, se savent coupables et malheureusement les sanctions sont tout à fait insatisfaisantes.
Des amendes jusqu'à 2 000 euros seraient-elles suffisantes par exemple ?
Oui, ça pourrait marcher, mais les maires doivent aussi prendre d'autres initiatives, permettre aux citoyens de se débarrasser plus aisément de leurs déchets, comme ouvrir les déchetteries plus souvent, plus tôt le matin et plus tard le soir. Le détenteur de déchets, artisan, ouvrier, déménageur, doit aussi prendre conscience des risques, d'incendie ou de submersion si les déchets sont déposés près d'une rivière, en cas de crue.
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