Dans la Baltique, le plastique rend les poissons plus stupides et plus petits
Les poissons nés dans des eaux contaminées mangent de grandes quantités de particules plastiques. Résultats : ils sont plus petits, plus lents et échappent plus difficilement aux prédateurs, selon une étude de chercheurs suédois publiée début juin dans la revue américaine "Science".
Trois cents millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, et une partie finit dans les océans. Or ces déchets sont non seulement polluants, mais désastreux pour la faune marine, selon une étude de la revue américaine Science menée par des chercheurs suédois et publiée le 3 juin 2016.
Les chercheurs, explique Le Figaro, se sont intéressés à des œufs et des larves de perches qui vivent dans la mer Baltique (cette mer étant peu salée, des poissons d'eau douce comme la perche et le brochet peuvent y vivre). Ils ont fait une expérience sur des populations d'œufs et de larves réparties dans trois bassins.
"Ils préfèrent boulotter du plastique plutôt que du plancton"
Le premier bassin ne contenait aucun résidu de plastique. Le deuxième, poursuit Le Figaro, était "modérément pollué de microparticules de polystyrène de 90 micromètres (à raison de 10 000 particules par mètre cube d'eau) et le troisième, plus fortement pollué (80 000 particules par mètre cube)".
Le résultat, selon Slate ? "En l’absence de microplastiques, 96% des œufs ont éclos avec succès. Ce chiffre est tombé à 81% pour les œufs exposés à de grandes quantités. Et les poissons nés dans des eaux contaminées étaient 'plus petits, plus lents et plus stupides', et surtout largement plus vulnérables aux prédateurs."
Pire encore, "les poissons mangent du plastique comme les adolescents mangent au fast-food, selon des chercheurs", rapporte BBC News, cité par Slate. S'ils baignent dans des eaux polluées, les "jeunes poissons peuvent préférer boulotter des petits morceaux de plastique plutôt que du plancton". Conséquence : ils avalent une nourriture néfaste et inadaptée à leur organisme.
Davantage de plastique que de poisson dans les océans en 2050 ?
Les travaux des chercheurs suédois, conclut Le Figaro, "peuvent en partie expliquer la diminution du nombre de perches et de brochets sur les côtes de la Baltique, et l'augmentation de leur mortalité".
Un cri d'alarme de plus, alors que 150 millions de tonnes de déchets plastiques flottent déjà sur les océans. Et la situation empire : si rien n'est fait, "il y aura plus de plastique dans l'océan que de poisson en 2050", estimait une étude réalisée par la fondation Ellen McArthur et citée par Le Figaro en janvier 2016. Et le quotidien de poursuivre : "Aujourd'hui, (...) il y a environ 150 millions de tonnes de déchets plastiques dans les océans. Si la consommation de plastique se poursuit au même rythme, l'océan devrait contenir 1 tonne de plastique pour 3 tonnes de poisson en 2025 et, en 2050, plus de plastique que de poisson, en termes de poids".
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