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Vidéo La Fresque du climat : le jeu de sensibilisation dépasse le million de joueurs

Publié
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par Olivier Chauve, franceinfo
Radio France
Basé sur les rapports du Giec, ce jeu de sensibilisation aux mécanismes du réchauffement climatique a désormais touché plus d'un million de personnes dans le monde. Mais à quoi ressemblent ces ateliers ?

"À la fin de la Fresque, quand j'ai vu les conséquences, j'étais assez attristée de voir tout ce que notre activité engendre en tant qu'humain", reconnaît Raby N'diaye, étudiante en école d'ingénieur. Car attention, spoiler alert, c'est bien la carte "Activités humaines" qui est placée tout en haut. Le but du jeu ? Replacer les 42 cartes dans l'ordre des causes et des conséquences du dérèglement climatique, puis retracer les (nombreux) liens d'interdépendances entre ces phénomènes.

La Fresque du climat a vu le jour en 2015. "Je donnais des cours sur le climat, et un jour, j'ai distribué à mes élèves certaines de mes slides pour les remettre dans l'ordre. J'ai alors compris que cela avait un potentiel pédagogique extrêmement puissant", raconte Cédric Rigenbach, le créateur du jeu, longtemps compagnon de route de Jean-Marc Jancovici. 

Depuis, la Fresque du climat a bien grandi. L'association du même nom est fondée en 2018, et au printemps 2023, elle revendique d'avoir touché plus d'un million de personnes dans le monde. Le jeu est désormais traduit dans 45 langues, présent dans 142 pays et existe dans des versions simplifiées pour les plus jeunes. Pour garantir sa croissance exponentielle, comme celle des phénomènes qu'elle décrit, la Fresque s'appuie sur 51 000 "fresqueurs" (dont 40 000 en France) pour animer des ateliers, devant toutes sortes de publics. Certains en ont même fait leur métier, en allant former les salariés dans les entreprises. Pour devenir "fresqueur", il faut soi-même avoir été "fresqué", puis être évalué par un formateur plus aguerri. Prochain objectif, atteindre le million d'animateurs. Un objectif forcément international, car "nous n'avons pas besoin d'un million de formateurs en France", assure Cédric Rigenbach. 

Une sensibilisation efficace ?

Une sensibilisation du public à grande échelle, mais pour quel résultat ? Parmi les critiques adressées à la Fresque du climat, celle de ne se concentrer que sur les mécanismes physico-chimiques provoqués par les activités humaines sur le climat, et non l'ensemble des conséquences sur la biodiversité, ou la pollution atmosphérique par exemple. En réponse, le fondateur de la Fresque du climat explique dans une tribune que des fresques "alternatives" basées sur le même principe pédagogiques ont vu le jour sur ces sujets.

Après chaque atelier, les participants sont invités à échanger sur ce qu'ils ont appris, leur ressenti par rapport à l'expérience. Des pistes sont aussi évoquées afin de réduire l'empreinte de nos vies sur le climat. Mais Cédric Rigenbach, fournir un catalogue d'actions à réaliser n'est pas la vocation de la Fresque du climat. "C'est frustrant de se retrouver face à un problème sans avoir la solution qui va avec", reconnaît-il. "Malheureusement la solution, elle ne viendra pas des scientifiques en nous disant 'il faut faire cela', la solution elle est forcément politique. Nous, on ne veut pas venir avec nos solutions, on tient plutôt à ce que ce soit les participants qui s'expriment et qui fassent ce travail de compréhension et de réflexion, et que dans leur vie de citoyen, dans leur entreprise, ils puissent changer leurs habitudes", justifie Cédric Rigenbach. "Il y a du boulot, mais c'est en apprenant, en cherchant l'information, qu'on pourra agir et trouver des solutions", conclut Raby N'diaye.

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