Sommet pour "un nouveau pacte financier" pour le climat : le discours très attendu de la Première ministre de la Barbade à Paris
Face à l'urgence climatique, le constat est clair : il faut plus de solidarité, d'entraide internationale entre les pays du Nord et les pays du Sud. Pour cela, il faut réel effort financier. Lors de la COP 27 en Egypte, en novembre dernier, les pays riches, responsables historiques du réchauffement, ont fini par accepter de créer un fonds mondial pour les "pertes et dommages" subis par les pays vulnérables.
Mais le plus dur reste à faire : s'accorder sur la provenance de l'argent et sur sa répartition. C'est l'enjeu du sommet pour un "nouveau pacte financier" organisé jeudi 22 juin et vendredi 23 juin à Paris.
Mia Mottley, la voix des pays du Sud confrontés à la crise climatique
Une quarantaine de chefs d'États, de gouvernement, d'experts du climat, de la finance, des ONG et des militants écologistes, dont Greta Thunberg, participeront à ce grand rassemblement, voulu et présidé par Emmanuel Macron. Le président de la République a préparé ce sommet en collaboration avec Mia Mottley, la Première ministre de la Barbade, reconnue pour son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique.
"Ce qui nous manque aujourd'hui, ce n'est pas l'argent, c'est la volonté politique", avait déclaré Mia Mottley lors de la 27e Conférence des parties sur le changement climatique (COP 27). " Les pays du Nord empruntent à des taux d'intérêt compris entre 1 et 4 %. Le Sud, lui, a des taux d'intérêt de 14 %. Ce monde ressemble encore trop à ce qu'il était lorsqu'il fonctionnait comme un empire impérialiste", avait aussi dénoncé la Première ministre barbadienne.
"Nous venons à Paris aujourd'hui avec le coeur lourd mais avec espoir."
Mia Mottley
Lors de la cérémonie d'ouverture du sommet pour "un nouveau pacte financier mondial", elle a demandé une "transformation absolue" du système financier et pas seulement "une réforme de nos institutions". La dirigeante de cette île des Caraïbes a été très applaudie après son disours.
Pour une finance de l'action climatique plus juste
La Barbade, cette île des Caraïbes de près de 300 000 habitants, a de l'expérience en matière de risque climatique. "Les tempêtes tropicales deviennent plus intenses et plus fréquentes. Sur les côtes, nous avons des problèmes de submersion. Nous avons aussi des glissements de terrain, des inondations", énumère David Farrell, directeur de l'Institut de météorologie et d'hydrologie des Caraïbes.
La situation n'ira pas en s'améliorant : "Nous nous dirigeons dans les Caraïbes, vers un climat où les précipitations sont moins abondantes et plus intenses lorsqu'elles se produisent. Donc nous sommes vulnérables et la façon dont nous gérons ces vulnérabilités ainsi que les types de soutien et les technologies que nous mettons en œuvre seront déterminants." Mia Mottley se bat pour des mesures concrètes. Elle plaide pour une suspension du remboursement de la dette pendant deux ans quand un pays est touché par une catastrophe climatique ou pour une taxation des entreprises fossiles.
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