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Plan de lutte contre les feux de forêt : "Un bon début, mais pas suffisant", souligne le président du département de la Gironde

Après les incendies dévastateurs de l'été, Emmanuel Macron a notamment annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros pour les services de secours et l'achat de Canadair. 

Article rédigé par franceinfo
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Un sapeur pompier mobilisé pour surveiller le feu de Landiras (Gironde), le 24 août 2022.  (FABIEN COTTEREAU / MAXPPP)

"Ces moyens sont un bon début, mais ce n'est pas forcément suffisant", a déclaré sur franceinfo vendredi 28 octobre Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde et président des Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) de Gironde après les annonces d’Emmanuel Macron pour faire face aux incendies.

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Le chef de l'Etat a annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros à destination des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) en 2023, afin de renforcer la lutte contre les feux de forêt par de nouveaux moyens humains et matériels. C'est "une bonne nouvelle, mais 150 millions d'euros divisés par 105 départements, cela fait à peine un peu plus d'un million d'euros", fait remarquer Jean-Luc Gleyze.

franceinfo : Comment jugez-vous les annonces du chef de l’État ?

Jean-Luc Gleyze : Il s'agit d'une première étape, d’un premier pas. Il n'y a pas les réponses à toutes les questions, en tout cas, les réponses à toutes les préconisations que nous avions pu émettre, notamment au niveau des départements de France. Mais il y a aussi des avancées, il faut les saluer à ce titre et voir de quelle manière, ensuite, elles vont se mettre en œuvre.

Vous espériez des bases de Canadair dans votre département, mais le chef de l’État ne l’a pas évoqué. Vous êtes déçu ?

Il faut d'abord que la chaîne de fabrication des Canadair se remette en activité. Il faut plusieurs années pour disposer de Canadair supplémentaires. Ce qui a été clairement indiqué par le président de la République, c'est qu'il y aurait dix hélicoptères bombardiers d'eau qui seraient loués par l'État et deux qui vont être achetés. Ce sont des moyens qui peuvent, en attendant d'avoir des Canadair, apporter une forme de réponse. Il a aussi évoqué un positionnement qui pourrait être réalisé dans le Sud-Ouest. Il n'a pas précisé où à ce stade, mais il pourrait être aussi consécutif à une meilleure qualification du risque.

Des moyens d’action proches des forêts c’est indispensable ?

Le temps qui est nécessaire à l'arrivée des avions est toujours un temps qui est exagéré par rapport aux besoins de traitement des feux naissant, c’est-à-dire des feux dès qu'ils apparaissent. Il faut les traiter très rapidement et seule la présence des avions sur site nous permet de le garantir. D'ailleurs, nous les avons à plusieurs reprises détournés de nos propres incendies et à chaque fois, nous avons pu éteindre des feux dans les Landes, en Charente, en Dordogne ou en Gironde grâce à la présence des avions sur le massif des Landes de Gascogne.

L'enveloppe de 150 millions vous paraît-elle suffisante ?

Les 150 millions d'euros annoncés sont une bonne nouvelle, mais 150 millions d'euros divisés par 105 départements, cela fait à peine un peu plus d'un million d'euros. On sait ce que coûte aujourd'hui, par exemple, un camion de défense contre les feux de forêt. Il est clair que ces moyens c’est un bon début, mais ce n'est pas forcément suffisant pour répondre à tout. Et puis surtout, les communes et même les départements d'ailleurs n'ont pas été cités au regard des impacts des incendies. Les voiries communales ou départementales sont en grande souffrance parce que les arbres sont en train d'être évacués après avoir été coupés et que le trafic aujourd'hui est hors norme par rapport à la structure de ces voies. Donc, nous attendions là aussi un fonds de solidarité qui n'a pour l'instant pas été annoncé.

Est-ce que la replantation a commencé dans votre département ?

Non, parce qu'il faut attendre une année ou deux pour garantir la purge sanitaire, pour éviter qu'il y ait ensuite des parasites qui se développent sur une nouvelle plantation. Mais en tout cas, les coupes ont commencé. Et à ce stade, nous en sommes à avoir des forêts qui sont en train de disparaître avec un deuxième traumatisme pour les populations après les incendies, c'est désormais la disparition de tout paysage forestier.

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