Climat : le Parlement européen rejette une réforme du marché du carbone
À la surprise générale, le projet ayant pour but de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030, a été refusé par le Parlement européen. En cause, "un manque d'ambition" pointé du doigt par les Verts et la gauche, mais aussi l'extrême droite.
L’arrêt de la vente des voitures thermiques neuves est programmé pour 2035. En revanche, le texte qui voulait imposer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne a été retoqué. "Le Parlement européen devait se prononcer mercredi 8 juin sur huit des quatorze textes que contient ce gigantesque paquet climat qui décrit la marche à suivre, pour réduire d’au moins 55 % d'ici 2030, par rapport à 1990, les émissions de gaz à effet de serre de L’Union européenne", explique Mohamed Mezeraï depuis la rédaction de franceinfo. "Les eurodéputés ont rejeté, en séance plénière, ce texte clé sur la réforme du marché européen du carbone. Il a été rejeté par au moins 340 voix contre, 265 fois pour et 34 abstentions. Ce sont trois gros dossiers de ce paquet climat qui ont donc été rejetés. Le premier gros dossier, c'est la réforme du système d'échange de quotas d'émissions de l’Union européenne, qui prévoyait l'élargissement du marché d’échange des quotas de CO2, pour rendre les entreprises européennes tout simplement plus vertueuse s. Conséquence de ce rejet, la taxe carbone aux frontières, imposée aux pays qui exportent vers l'Europe, a elle aussi été rejetée", précise-t-il.
Décision renvoyée à l'automne 2022
"Les Verts et la gauche ont fustigé un texte qui, pour eux, manquait d'ambition. Avec une alliance un peu improbable avec l'extrême droite pour bloquer le texte, même si au final, ils ne défendaient pas du tout les mêmes intérêts. Mais tout n’est pas encore totalement perdu car les textes vont être renvoyés en commission. C’est la commission de l'environnement de la santé publique et de la sécurité alimentaire qui discutera maintenant de ce sujet lors d'une prochaine réunion, afin de trouver une façon de progresser sur le dossier et d'avancer sur le débat. Au programme, des renégociations, et dès qu'un compromis sera trouvé, le Parlement pourra donc voter une décision sur la législation. Mais a priori cela n’aura pas lieu avant l'automne 2022", souligne enfin Mohamed Mezeraï.
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