La France a connu son mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans
La rentrée n'avait pas été si pluvieuse en France depuis le tournant du siècle dernier. Avec un cumul de pluie calculé à 119 mm en moyenne sur le territoire, soit "près de 60%" au-dessus des normales, septembre 2024 a été le mois de septembre "le plus arrosé depuis 25 ans" en France, annonce le prévisionniste, lundi 30 septembre, dans son bulletin climatique mensuel. Ce mois se place derrière septembre 1999, qui avait alors reçu en moyenne 130 mm de précipitations. "La pluviométrie est excédentaire sur la quasi-totalité du pays" et "atteint même plus du double de la normale en Nouvelle-Aquitaine, sur le Massif central, le Bassin parisien, les côtes de la Manche, ainsi que sur les Alpes du Nord et sur le nord de la Corse", note Météo-France.
Au cours du mois, des vigilances orange pluie-inondations ont ainsi été déclenchées, entre autres, en Corse, en Seine-et-Marne ou encore dans les Alpes. Début septembre, la vallée d'Aspe (Pyrénées-Atlantiques) a subi d'importantes crues, tandis que les Alpes-Maritimes ont connu un épisode méditerranéen versant un mois et demi de pluie en 24 heures sur des villes comme Fréjus ou Mandelieu-la-Napoule. Des épisodes pluvieux parfois marqués par des inondations et des glissements de terrains destructeurs.
"Seuls le sud de la Bretagne, le Languedoc et le Roussillon présentent une pluviométrie déficitaire" en ce mois de septembre, une situation particulièrement marquée sur les Pyrénées-Orientales (-30%), en très grave déficit de précipitations depuis plus de deux ans.
Pour une grande partie du territoire, cet excès de pluie est une constante depuis le début de l'année. Dans plusieurs villes, telles que Nice (Alpes-Maritimes), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Strasbourg (Bas-Rhin), Le Mans (Sarthe) ou encore Paris, le cumul de pluie enregistré en neuf mois dépasse déjà les cumuls moyens annuels.
Des températures proches de la normale
Côté températures, la moyenne nationale en septembre a été "proche de la normale" de saison, inférieure de 0,4°C à la moyenne de la période 1991-2020. Si Météo-France évoque "une sensation de fraîcheur", cette dernière pourrait résulter d'un impressionnant contraste avec septembre 2023, le plus chaud jamais mesuré dans le pays (+3,6°C au-dessus de la normale), rappelle l'organisme dans son bilan mensuel.
"Avec une anomalie de 1°C en dessous des valeurs de saison, les températures maximales laissent une sensation très fraîche", explique-t-il, d'autant que le pays a connu "deux épisodes de fraîcheur, en milieu et en toute fin de mois".
"Au cours des six dernières années (2018 à 2023), chaque mois de septembre affichait une température moyenne au-dessus des normales de saison", rappelle Météo-France, illustrant les effets du réchauffement climatique en France causé par les gaz à effet de serre émis par les activités humaines. Or, "un degré de réchauffement conduit à 7% d'humidité en plus dans l'atmosphère", expliquait mardi Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS.
Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.
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