Climat : des ONG épinglent l'assureur Axa et le réassureur Scor pour leur contribution au réchauffement climatique
Depuis sept ans, le collectif d'ONG Insure Our Future distribue chaque année les bons et les mauvais points aux assureurs et réassureurs, évalués sur leur politique encadrant les énergies fossiles. Selon son dernier classement, publié jeudi 9 novembre, les sociétés françaises Axa et Scor ne sont pas alignées avec les ambitions de réductions des émissions de gaz à effet de serre inscrites par la communauté internationale dans l'accord de Paris, signé en 2015.
Côté assureurs, Axa est classé derrière l'Allemand Allianz, l'Italien Generali et le Britannique Aviva. Chez les réassureurs, Scor est devancé par le réassureur italien Swiss Re, l'Allemand Hannover Re et le Belge Axis Capital. Axa et Scor "sont sanctionnés pour leur soutien répété aux plus grandes entreprises développant de nouveaux projets pétrogaziers qu'ils considèrent en transition", explique dans un communiqué Ariel Le Bourdonnec, chargé de campagne assurance de l'ONG Reclaim Finance, membre du consortium.
Sollicité par l'AFP, Axa a assuré revoir et actualiser "régulièrement ses politiques d'investissement et de souscription afin de les aligner avec ses ambitions dans la lutte contre le changement climatique, tout en soutenant ses clients et l'économie dans la transition vers une économie bas carbone".
Aucun groupe du secteur sur le podium
Parmi les 30 établissements étudiés, 24 disposent même d'une politique charbon, l'énergie la plus émettrice en gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, tandis que 22 d'entre elles ont une politique pétrole et gaz, relève Reclaim Finance. Pour illustrer ce décalage, les ONG contributrices d'Insure Our Future, dont Greenpeace et Eko, ont symboliquement laissé vides les trois premières places, censées être occupées par les plus vertueuses en matière environnementale.
Si les groupes européens s'en sortent globalement mieux que leurs concurrents d'Amérique du Nord et du Japon, le bilan reste sévère pour l'ensemble de l'industrie. "Si les compagnies d'assurances prenaient la science du climat au sérieux, elles aligneraient entièrement leurs stratégies de souscription et d'investissement sur une trajectoire crédible de [limitations de la hausse des températures à] 1,5°C" conformément à l'accord de Paris, a tancé dans un communiqué un coordinateur international de Insure Our Future, Peter Bosshard. Elles mettraient également "fin à tout soutien à l'augmentation de la production de combustibles fossiles", ajoute-t-il.
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