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Gaz à effet de serre : les engagements des États largement insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C

Les promesses de réduction d'émission des gaz à effet de serre par les États sont largement insuffisantes pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, voire à 2° C selon le "Gap report" publié mardi par le programme des Nations unies.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une usine à Argenteuil (Val d'Oise) le 9 décembre 2020. Illustration (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

La COP26 de Glasgow doit s’ouvrir le 31 octobre. Et à quelques jours de cette conférence internationale organisée par les Nations unies, les experts de l’instance ont dévoilé un nouveau rapport alarmant. Après les experts du Giec, c’est au tour du "Gap report" de rendre ses conclusions. Selon ces dernières, si les nouveaux engagements prévoient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,5% d'ici 2030, il faudrait les réduire de 30% pour limiter le réchauffement climatique à 2°C et de 55% pour arriver à 1,5°C. Conséquence, il y a 66% de chance de voir les températures s'élever de 2,7 degrés à la fin du siècle.

Comme chaque année, ce rapport récapitule ce que les pays comptent faire ou ont fait en matière de réduction des émissions et ce qu’il faudrait faire pour tenir les engagements de l’accord de Paris. À cette occasion, les pays se sont engagés à contenir le réchauffement sous les 2°C. Ils ont donc déposé un plan de réduction d’émission, sans contrainte sur cinq ans. Alors que le premier plan touche à sa fin, les effets sont très limités. Toutes les trajectoires n’ont pas été tenues. Même si les 191 pays signataires avaient été bons élèves, leurs efforts nous auraient conduits vers un réchauffement de 3°C. D’ailleurs, l’accord initial, trouvé à Paris, prévoyait un relèvement de ces contributions pour la COP26.

Pas d'engagement de la Chine ou de l'Inde

Le rapport confirme qu’on est loin de l’objectif. Seulement une partie des pays ont fait de nouvelles contributions alors qu’ils pèsent la moitié des émissions de gaz à effet de serre. La Chine par exemple, responsable de plus d'un quart des émissions mondiales, n'a déposé aucune nouvelle contribution. L'Inde, autre gros pollueur, non plus.

Les engagements actuels permettraient de réduire de 7,5% les émissions, là où il en faudrait moins de 30% pour tenir les 2°C ou moins de 55% pour les 1,5° C. On mesure l’amplitude de l’écart. Dans son rapport, l’ONU rappelle qu’à ce rythme, il faut s’attendre à un réchauffement de 2,7°C à la fin du siècle.

Dans la liste des 120 pays qui jouent le jeu de l’accord de Paris, les États comme l’Angleterre et le Canada sont les plus engagés dans les réductions. A contrario, le Brésil et le Mexique aggravent la facture climatique. L’ONU souligne que les plans de relance post-Covid passent à côté du sujet climat. Il ajoute qu’il n’y a pas eu d’effet Covid sur les concentrations de CO2 et que les émissions pourraient augmenter de 5% en 2021.

Les émissions de méthane également ciblées

Dans cet horizon un peu bouché, le rapport cherche des leviers d’action. D’abord, il met la pression sur les membres du G20, principaux pollueurs, et qui se réunissent à Rome juste avant la COP26. Il souligne également l’intérêt de réduire les émissions de méthane, un gaz très puissant, mais qui reste peu de temps dans l’atmosphère. Des caractéristiques qui permettraient de rapidement obtenir des résultats. Les experts du rapport rappellent qu’au rythme actuel, l’humanité aura consommé le budget carbone pour rester sous les 1,5°C d’ici une petite décennie.

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