COP 26 : le charbon "pèse encore 35% de la production mondiale d'électricité", les projets de nouvelles centrales "ont chuté", analyse un spécialiste
Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières, estime sur franceinfo lundi qu'il faut aider les pays charbonniers et d'Afrique subsaharienne de trouver des ressources et de ne pas passer par la case charbon.
"Le charbon pèse encore 35% de la production d'électricité" dans le monde "et ça reste la filière essentielle dans les pays émergents et en développement", a expliqué sur franceinfo Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières, alors que la question du charbon est l'un des enjeux évoqués lors de la COP26 qui s'est ouverte lundi 1er novembre à Glasgow (Ecosse). Le chercheur note que ces pays, comme l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud "utilisent le même modèle de développement que celui en Europe au XXe siècle."
Pour réussir à sortir du charbon, il faut aussi "permettre non seulement aux pays charbonniers, mais aussi aux pays d'Afrique subsaharienne qui sont sans électricité, de trouver des ressources et de ne pas passer par la case charbon", en optant plutôt pour les énergies renouvelables. Il en va de la "crédibilité de l'accord de Paris", qui prévoit que les pays les plus fragiles reçoivent chaque année 100 milliards de dollars pour cette transition.
La substitution au charbon au coeur du sujet
Depuis l'accord de Paris en 2015, le nombre de projets de nouvelles centrales a chuté "très fortément des deux tiers" observe le chercheur, même si la Chine, l'Inde ou même l'Allemagne et les Etats-Unis restent dépendants du charbon. La question de la substitution au charbon est au coeur du sujet, "notamment le recours au gaz" avec un prix de l'énergie qui augmente.
L'alternative que représente les énergies renouvelables connaît aussi une dynamique selon Patrice Geoffron. Le prix du photovoltaïque et de l'éolien "s'est effondré pendant la dernière décennie." "Ca pèse assez peu dans le mix énergétique mondial, environ 5%", mais "il y a une croissance et c'est un espoir aussi pour les 700 millions d'habitants qui n'ont pas du tout d'électricité".
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