COP28 : "Nous n'avons pas une minute à perdre", assure le chef de l'ONU Climat
Dernière ligne droite pour la conférence mondiale sur le climat. Simon Stiell, le chef de l'ONU Climat a appelé, lundi 11 décembre, les pays réunis à la COP28 de Dubaï à lever "les blocages tactiques inutiles" dans le dernier jour de négociations. "Nous n'avons pas une minute à perdre", a-t-il pressé, jugeant que "les plus hauts niveaux d'ambition sont possibles" sur les deux sujets indissociables au cœur des derniers pourparlers : la sortie progressive des énergies fossiles et l'aide financière pour les pays les plus pauvres.
"Chaque pas en arrière par rapport à l'ambition la plus haute coûtera des millions de vies", a notamment déclaré Simon Stiell. Un nouveau projet d'accord est attendu lundi matin. Ce nouveau document lancera un intense sprint de tractations, potentiellement suivi d'une ou plusieurs nuits blanches pour des milliers de délégués et d'observateurs. En 28 ans, les COP ont rarement fini à l'heure.
"L'échec n'est pas une option"
Le déterminé président émirati de la COP28, Sultan al-Jaber, patron de la compagnie pétrolière nationale, a promis un accord "historique" dès le 12 décembre, jour anniversaire de l'accord de Paris. L'objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C, sérieusement menacé, édicté lors de cette COP21, est "son étoile polaire", a-t-il ajouté. "L'échec n'est pas une option. Nous recherchons l'intérêt général, nous devons trouver un consensus et un terrain d'entente sur les énergies fossiles, y compris le charbon."
Les regards se tournent notamment vers l'Arabie saoudite, qui semble de plus en plus isolée dans son hostilité à un texte appelant à la fin des énergies fossiles. Le premier exportateur de pétrole mondial, ainsi que l'Irak et quelques alliés, campent sur leurs positions hostiles à toute sortie ou réduction des énergies fossiles, comptant sur les technologies balbutiantes de captage du carbone et brandissant la menace d'un bouleversement de l'économie mondiale.
Pourtant, des ONG aux négociateurs, les participants expriment le même sentiment qu'un accord n'a jamais été aussi proche pour signaler le début de la fin du pétrole, du gaz et du charbon, dont la combustion depuis le XIXe siècle a permis l'essor économique mondial au prix d'un réchauffement de la planète de 1,2°C. Lors d'une grande réunion dimanche, des ministres du monde entier ont souscrit les uns après les autres à la sortie des énergies fossiles. La Chine, vue comme peu allante au début de la COP, est unanimement décrite comme "constructive" en coulisses.
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