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COP 23 : un tribunal citoyen va juger le projet de mine d'or géante en Guyane

En marge de la conférence climat, un tribunal international des droits de la nature passe au crible des projets portant atteinte à l'environnement. Parmi eux, celui de la Montagne d'Or, en pleine forêt amazonienne, dans le nord-ouest de la Guyane.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un globe terrestre recouvert de drapeaux à la COP 23  à Bonn (Allemagne), le 7 novembre 2017. (OLIVER BERG / DPA / AFP)

Un tribunal à la rescousse de la forêt amazonienne. Le projet d'une mine d'or géante en Guyane, la plus importante jamais encore construite en France, est examiné, mercredi 8 novembre, par le tribunal international des droits de la nature, en marge de la COP 23 à Bonn (Allemagne). Ce tribunal citoyen est composé de spécialistes environnementaux et présidé par Tom B. K. Goldtooth, figure de proue de la lutte des Amérindiens contre le projet de l'oéloduc de Standing Rock dans le Dakota (Etats-Unis).

"L'idée est de permettre aux personnes, notamment aux populations autochtones, de témoigner de crimes environnementaux et de reconnaître un droit à la nature", explique à franceinfo Marion Veber, chargée de mission à la fondation France Libertés. Les juges se basent sur la Déclaration universelle des droits de la Terre mère, élaborée lors de la Conférence mondiale des peuples contre le changement climatique (CMPCC), en 2010 en Bolivie. Cette déclaration milite pour une reconnaissance du crime d’écocide devant la Cour pénale internationale.

Un jugement symbolique va être rendu

Pendant trente minutes, une juriste de la fondation France Libertés, ainsi que des représentants de l'association Maiouri Nature Guyane et Jeunesse Autochtone exposent au jury en quoi le projet de Montagne d'Or, en pleine forêt amazonienne et à côté de deux réserves biologiques, porterait préjudice à la nature. Car pour extraire le précieux minerai puis l'exploiter, il va falloir creuser, à grand renfort de dynamite, une fosse de 2,5 km de long, de 500 m de large et de 400 m de profondeur.

"Les conséquences de ce projet sur l'écosystème sont très importants en matière de déforestation, se désole Marion Veber. La question de la gestion des déchets cyanurés est également très problématique." Autre inquiétude : une possible rupture des digues qui retiennent ces déchets, comme ce fut le cas avec la catastrophe du Rio Doce, au Brésil en 2015, après la rupture d'un barrage de déchets miniers. "Si cela devait se produire, ça mettrait à mal tous les écosystèmes, ainsi que la faune et la flore en Guyane", avertit Marion Veber.

Au terme des auditions, un jugement symbolique et des recommandations seront rendus. "S'il n'y a pas de valeur légale, cela devrait ouvrir des voix juridiques pour mieux contrer des projets aux conséquences environnementales catastrophiques", détaille Marion Veber. D'autres cas sont examinés à la loupe par le tribunal, comme des extractions de gaz de schiste aux Etats-Unis ou encore des mines de charbon en Allemagne.

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