Loi climat : des militantes d'Extinction Rebellion s'enchaînent à l'Assemblée nationale contre un texte jugé pas assez ambitieux
Le mouvement écologiste reproche au gouvernement et à la majorité d'avoir "décidé d'enterrer ou presque" les mesures phares de la Convention citoyenne sur le climat.
Fumigènes à la main et cadenas au cou, une dizaine de militantes d'Extinction Rebellion se sont enchaînées aux grilles de l'Assemblée nationale, mardi 4 mai, pour fustiger le projet de loi climat qu'elles jugent trop faible. Pour "libérer" ces manifestantes, le mouvement écologiste a envoyé "12 clés à 12 ministres et députés, symbolisant des mesures phares de la Convention citoyenne" sur le climat, que le gouvernement et la majorité "ont décidé d'enterrer ou presque", a déclaré l'un des membres à l'AFP. Des clés ont ainsi été envoyées à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, ou à celui des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, dans l'objectif de critiquer les arbitrages gouvernementaux.
En criant "Extinction Rebellion", ces jeunes femmes ont appelé les députés à voter contre le projet de loi climat, avant le scrutin en première lecture, prévu en fin de journée. Une vingtaine de personnes ont assisté à l'action place du Palais Bourbon, dont Cyril Dion. Le garant de la Convention Citoyenne pour le climat a déploré les "actions trop mesurées" en matière écologique depuis "cinquante ans". "Cette loi est une honte, les députés ne veulent pas nous entendre, nous sommes obligés d'aller au rapport de force", a dénoncé Elodie Nace, porte-parole du mouvement Alternatiba. Jean-François Périgné, de la Confédération paysanne, a fustigé une "loi inutile".
Le gouvernement affirme mettre en place "des mesures exigeantes"
Dans l'hémicycle, Adrien Quatennens (LFI) a relayé cette action militante, en reprochant au gouvernement d'avoir "carbonisé" les espoirs de la Convention citoyenne pour le climat, dont les travaux ont inspiré la rédaction du projet de loi."[Des] personnes se sont attachées, elles représentent douze mesures phares qui ne figurent pas dans votre projet de loi sur le climat, les clés sont à votre disposition. Les détacherez-vous ?" a-t-il lancé au gouvernement.
Barbara Pompili a regretté "des débats stériles" pour "parler du tout ou rien" en matière écologique. "Quand on demande tout, en général on n'a rien. (…) Plutôt que de faire des grandes phrases, avoir des immenses objectifs, qui à la fin se terminent par rien parce qu'ils entraînent une révolte sociale, nous mettons en place des mesures exigeantes. Et en face, à chaque fois, il y a un accompagnement qui est prévu", a affirmé la ministre de la Transition écologique.
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