Cinq ans après le Grenelle de l'Environnement, François Hollandeouvre aujourd'hui la conférence environnementale. Près de 300 participants (élus,syndicats, associations,...) et 14 ministres au travail avec un objectif :fixer une nouvelle feuille de route " verte ".François Hollande n'est pas venu les mains vides et annonce unesérie de mesures dont trois principales :fermeture de la centrale de Fessenheim fin 2016rejet de sept demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures dansla moitié sud de la France, considérant qu'elles visent les gaz de schistecréation d'une Agencenationale de la biodiversitéLe service après-venteDevant ces mesures, certains applaudissent des deux mains. L'écologisteCécile Duflot, ministre de l'Égalité des territoires et du Logement confie sonémotion dans un tweet.Je pèse mes mots : ce discours du Président de la République est historique et infiniment émouvant à entendre pour une écologiste. #confenvi— Cécile Duflot (@CecileDuflot) September 14, 2012La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, estime que FrançoisHollande a fixé un "cap très clair" . "C'est un discoursfondateur pour le quinquennat, un discours à l'échelle d'une ambition nouvelle pour la France" , indique la ministre.L'eurodéputé écologiste José Bové se réjouit que le président de laRépublique ait "sans ambiguïté fermé la porte aux gaz de schiste."Satisfaction également de Nicolas Hulot. "Le job est fait"pour l'inspirateur du Grenelle de l'Environnement qui évoque une "feuillede route et des objectifs assez clairs et des financements du long terme qui sontévoqués" . Nicolas Hulot émet une retenue cependant : "toutesles difficultés commencent maintenant" , explique-t-il.De l'attente surles moyens engagésComme NicolasHulot, beaucoup se félicitent des avancées mais évoquent encore des zones d'ombres.Jean-François Julliard, directeur exécutif de Greenpeace-France explique :"Il y a une ambition, de bonnes directions, mais encore beaucoup depoints d'interrogation. Sur le rejet des permis d'exploration des gaz deschiste, ce qu'on aimerait comprendre maintenant, c'est: est-ce que cela veutdire qu'il n'y aura aucun permis donné pour explorer des hydrocarbures nonconventionnels (principalement gaz et huiles de schiste) pendant lequinquennat?"Bruno Genty, président de France Nature Environnement évoque laquestion "des moyens" engagés "pour réussir cette transition écologique."Satisfaction générale sur les annonces mais une attente sur lasuite à donner, c'est également le sentiment de Benoit Hartmann, le président deFrance Nature Environnement. "Si on arrive à fermer une centrale enquatre ans, on fera mieux que ce qu'on fait depuis plus de 10 ans où on arrivepas à en démanteler une" , explique-t-il. Il répond aux questions de FrançoisLepage.La déception Devant les annonces de François Hollande, certains s'annoncent mêmedéçus. Fermerla centrale de Fessenheim fin 2016 ? Une décision qui va "dans lebon sens mais l'échéance est trop tardive" , estiment les associationsantinucléaires. "C'est un pas enavant mais il est beaucoup trop petit" , commente André Hatz, del'association Stop Fessenheim.Si Cécile Duflot qualifie le discours de François Hollande d' "historique" ,sa propre mère n'est pas de son avis. Marie-Paule Duflot, présidente de NatureEnvironnement, en Seine et Marne se dit très déçue des propositions duprésident de la République sur les gaz de schiste. "Il rejette lesdemandes en cours mais les permis déjà accordés ne sont pas supprimés" ,déplore-t-elle.La présidente du Medef Laurence Parisot a elle décidé de voircette conférence à travers le prisme de son domaine de compétence. Ainsi, ellese dit "préoccupée" estimant qu'il n'y a pas de "réflexion suffisammentavancée sur le modèle économique" pour atteindre les ambitions affichéespar François Hollande.Beaucoup de critiques montent également de la droite. Le députéUMP des Alpes-Maritimes et ancien ministre de l'Industrie Christian Estrosi réclameune commission d'enquête parlementaire sur l'exploitation du gaz de schiste. Et de se demander : "Avec l'augmentation continue des prix du gaz, pouvons-nousdire non à une production permettant de faire baisser durablement les prix à laconsommation?"