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Chimirec et ses pratiques de dépollution douteuses devant le tribunal

Ce groupe spécialisé dans le traitement des déchets industriels dangereux est poursuivi pour des pratiques présumées frauduleuses, voire franchement polluantes. L'instruction a duré cinq ans. Le procès s'ouvre aujourd'hui pour une semaine.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce groupe industriel avait pourtant des objectifs vertueux. Récupérer les déchets industriels hautement toxiques, notamment le PCB, pour les traiter, et préserver ainsi l'environnement. Mais c'est peut-être tout l'inverse qui s'est produit dans ses trois usines de Domjevin en Meurthe-et-Moselle, de Dugny en Seine-Saint-Denis et de Grez-en-Bouère en Mayenne entre 2000 et 2006.

Selon les témoignages d'anciens salariés du groupe, non seulement Chimirec n'aurait jamais dépollué ses déchets, économisant là le coût du traitement, mais il aurait mis en place une filière de dilution des huiles contaminées, pour les revendre, tout en recueillant les subventions publiques à la dépollution. Une présumée et complexe escroquerie qui mène aujourd'hui sept personnes, PDG et cadres de ce groupe international, sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel de Paris. 

"L'occasion de moraliser la filière de traitement des déchets"

En face, parmi les parties civiles, France Nature Environnement qui dénonce des pratiques "d'apprentis sorciers " et compte sur ce procès pour "moraliser la filière ". A ses côtés, l'Ademe qui elle se sent flouée pour avoir subventionné la collecte de ces huiles. Enfin, ce sont les alentours de l'usine mayennaise de Grez-en-Bouère qui attendent le plus de ce procès. Cette usine du nom d'Aprochim est d'ailleurs visée par une autre information judiciaire pour pollution et mise en danger de la vie d'autrui, après la découverte d'une pollution aux PCB dans l'environnement. 

Pourtant, malgré ces lourds dossiers, les prévenus rejettent toutes les accusations. Et entendent contrattaquer par une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) dès l'ouverture du procès cet après-midi. Selon eux, la notion de dilution est bien trop floue. La notion de dangerosité du PCB en revanche est incontestable. C'est d'ailleurs pourquoi cette substance longtemps employée dans les transformateurs est interdite en France depuis 1987. 

 

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