"On peut faire une omelette sans s'en apercevoir !" : sur les îles Glénan, on repère les nids de gravelot avant l'arrivée massive des touristes
Les îles Glénan se préparent à la haute saison. Cet archipel du sud-Finistère, situé à quelques kilomètres du continent, est une zone très prisée par les touristes. Pendant l'été, beaucoup de curieux viennent se promener pour voir ces plages de sable fin et cette eau turquoise. Une affluence qui a beaucoup de conséquences sur la faune la flore de l'île. Certaines espèces se retrouvent seulement sur cette île et sont considérées comme très fragile. C'est en particulier le cas du gravelot, un petit oiseau qui niche sur les plages. L'association Bretagne vivante se rend plusieurs fois par semaine sur l'île, pour protéger l'espèce des touristes.
À peine arrivés sur l'île, David et Margaux, deux membres de l'association "Bretagne vivante", partent pour un tour de l'île. Objectif : observer où se baladent les touristes et surtout trouver des œufs de gravelot qui sont "similaires à des œufs de caille et qui sont mimétiques avec le sol, ce qui les rend quasiment invisibles. Donc quand on se promène sur la plage et que l'on discute avec les copains, en marchant on peut très bien faire une omelette sans s'en apercevoir", explique David.
Espèce menacée
Le gravelot est une espèce emblématique de l'archipel qui a vu sa population se réduire de moitié dans les années 2010. Là où il y a le plus de pertes, c'est pendant la période avant l'éclosion. "Au niveau des pontes c'est à peu près 80% d'échec", rapporte David. La période dure environ 27 jours et durant celle-ci les œufs sont plutôt bien cachés, il faut donc absolument connaître le comportement de l'oiseau pour les trouver. "Là on vient de voir une femelle partir un peu en rase-mottes, c'est le comportement typique de l'individu qui ne veut pas qu'on trouve son nid et qui essaye de partir discrètement, donc son nid est quelque part", décrit Margaux.
Une fois le nid trouvé, David l'entoure d'un grillage avec des ouvertures de la taille d'une main. "Ça laisse le passage à l'oiseau qui peut entrer et sortir comme il veut" tout en le protégeant des chiens et des gros oiseaux. David et Margaux peuvent aussi planter des piquets autour du nid, accrochés par des fils. "L'idée c'est d'empêcher les personnes d'accéder jusqu'au nid pour éviter le dérangement", expliquent-ils. C'est ce que Margaux et David tentent aussi de faire comprendre aux touristes qui commencent à arriver.
"Au mois de mai, sur les longs week-end, il y a beaucoup de plaisanciers qui commencent à arriver. En juillet-août c'est à fond, on est à 2 000 personnes par jour."
Margauxà franceinfo
C'est d'ailleurs sur cette partie sensibilisation des visiteurs qu'ils estiment que des progrès restent à faire. Il faut encore "qu'ils apprennent aussi ce qu'est une plage, un milieu naturel, et respecter leur patrimoine naturel comme on respecte notre patrimoine architectural", estime David. En moyenne 200 000 touristes viennent sur cet archipel entre avril et septembre.
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