Après une décision du Conseil d'Etat jugeant plusieurs techniques de chasse traditionnelles d'oiseaux illégales, le gouvernement a mis mercredi 15 septembre plusieurs arrêtés en consultation pour permettre certaines de ces chasses, faisant valoir qu'elles respectent bien le droit européen.Début août, le Conseil d'Etat annulait plusieurs autorisations de chasse des vanneaux huppés, pluviers dorés, alouettes des champs, grives et merles noirs avec des filets (pantes, matoles) ou de cages (matoles), jugeant "que ces autorisations délivrées par le ministre chargé de l'Environnement ne sont pas conformes aux exigences du droit européen relatif à la protection des oiseaux".La directive européenne "oiseaux" de 2009 interdit les techniques de capture massive d'oiseaux sans distinction d'espèces. Une dérogation est possible "à condition d'être dûment motivée et dès lors 'qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante' pour capturer certains oiseaux", rappelait le Conseil d'Etat.Huit arrêtés mis en consultation par le ministère de la Transition écologiqueAprès cette décision et à trois jours de manifestations de chasseurs prévues dans plusieurs départements, le ministère de la Transition écologique a mis à consultation huit arrêtés pour la saison de chasse 2021-2022 jusqu'au 6 octobre.Ils concernent la capture à la tenderie des vanneaux et pluviers dorés dans les Ardennes, la capture d'alouettes des champs avec des pantes dans les Pyrénées-Atlantiques, le Lot-et-Garonne, les Landes et la Gironde, la capture d'alouettes des champs à la matole dans les Landes et le Lot-et-Garonne et la capture à la tenderie aux laçets de grives et de merles noirs dans les Ardennes. Il s'agit de "sortir par le haut du débat sur les chasses traditionnelles en permettant au juge de se prononcer définitivement sur leur conformité au cadre légal européen sur la préservation des oiseaux", fait valoir le ministère."Les nouveaux arrêtés en préparation demeurent illégaux et la LPO demandera leur suspension immédiate devant le Conseil d'Etat si jamais ils sont signés", a immédiatement réagi la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux). Les populations d'oiseaux des villes et des champs se sont effondrées en France à cause des activités humaines, alertent les scientifiques. Pour la LPO, il s'agit de "satisfaire les lobbies cynégétiques à l'approche de l'élection présidentielle". "Chasser hors du cadre légal, c'est braconner", assène son président Allain Bougrain Dubourg dans un communiqué.