"Ils perdent des plumes, volent de travers et ne peuvent plus se nourrir" : la Ligue de protection des oiseaux dénonce la chasse à la glu
C'est une pratique très controversée mais pourtant autorisée dans plusieurs départements français : la chasse à la glu. Elle doit s'ouvrir dans un mois, mais localement, la Ligue de protection des oiseaux s'indigne.
"On enduit des bâtons avec de la glu et on les pose ensuite sur les branches." Théo Pastouret, 20 ans, pratique la chasse à la glu à Sarrians (Vaucluse). Une passion qui lui vient de ses grands-parents et qu'il pourra pratiquer dès le 6 octobre jusqu'au 15 décembre. Cette chasse à la glu n'est autorisée que dans quelques départements français : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse. La chasse plus traditionnelle s'ouvre quant à elle dimanche 8 septembre dans la moitié sud de la France, et les dimanches 15 ou 22 septembre pour le reste du pays.
15 600 oiseaux par an attrapés dans le Vaucluse avec cette méthode
La chasse à la glu, une technique ancestrale qui consiste donc à enduire des branches avec de la colle pour attraper des oiseaux et notamment des grives et des merles noirs. Dans le Vaucluse, les chasseurs ont le droit de capturer 15 600 individus sur toute la saison. Mais si ces quotas imposés par le gouvernement ont diminué de moitié l'an passé, pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ils sont toujours bien trop élevés.
Mais Thomas, lui, s'interroge surtout sur le nom de la pratique : "Il faudrait revoir le nom parce que on ne tue pas les oiseaux ! On les capture à l'aide de glu et ils serviront ensuite d'appelants." Autrement dit, ils sont mis en cage et leur chant permettra d'attirer d'autres oiseaux. Chaque chasseur vauclusien a le droit d'en garder dix.
"La chute des passereaux est très importante"
C'est trop selon Philippe Bonnoure, administrateur de la LPO PACA en charge du dossier : "On nous dit que les autres espèces des passereaux qui ne font pas partie de la liste à prélever, mais qui sont quand même capturés, sont nettoyés de la glu et relâchés. Mais dans les faits, ils perdent des plumes, volent de travers et ne peuvent plus se nourrir. C'est un réel problème à notre époque, où on voit dans tous les rapports que la chute des passereaux est très importante."
Les représentants des chasseurs à la glu ont été reçus il y a trois jours au ministère de la Transition écologique. Ils réclament notamment des quotas plus importants.
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