On dit de lui que c'est un bijou. Encore plus petit qu'un moineau, le chardonneret se reconnaît à son plumage bariolé : une teinte rouge autour de sa tête, du noir et du jaune sur ses ailes. À l'état sauvage, il vit dans des zones de friche. Mais aujourd'hui, cette espèce protégée, objet de toutes les convoitises, est menacée. Des chardonnerets sont, en effet, capturés illégalement dans la nature et vendus, comme au marché aux puces de Marseille (Bouches-du-Rhône).Une population qui a diminué en vingt ansSur ce marché, il y a eu sept condamnations en 2014 pour détention illégale d'espèce protégée. Mais ce trafic n'a jamais cessé. La population de chardonnerets a baissé de 30% en vingt ans. En cause : l'urbanisation, l'usage de pesticides, mais aussi le braconnage. Un homme, qui a accepté de témoigner à visage caché, affirme capturer illégalement des chardonnerets, une fois par an, avec un piège et un oiseau servant d'appât. "Ce qui fait la valeur, c'est le chant. Vous avez des chardonnerets de valeur, mais avec le physique, la couleur", confie-t-il. L'un des oiseaux qu'il a capturés peut par exemple se vendre plus de 600 euros. La détention d'une espèce protégée est sanctionnée jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. Les agents de l'Office français de la biodiversité sont en première ligne contre ce trafic.