Biodiversité : face à l’invasion du crabe bleu, les pêcheurs corses essaient de s’adapter

Sur l’étang de Biguglia en Corse, les pêcheurs doivent faire face à un visiteur venu d’ailleurs : le crabe bleu, par dizaines de kilos. Une espèce invasive, vorace, originaire d’Amérique du Nord et qui colonise à vitesse grand V les lagunes de Méditerranée. "Il est très rapide dans l’eau, très agressif", explique le pêcheur Pierre Planet. Ennemi juré des pêcheurs traditionnels, ce crabe est une menace pour la biodiversité des étangs. "Comment on s’en sort financièrement ? C’était le paradis de pêcher sur l’étang, mais là, on est plutôt sur l’enfer", déplore Michel Guerrini, pêcheur.

La chasse au crabe, une priorité 

Pour réduire l’impact, la surpêche et l’abattage de cette espèce invasive sont une priorité. De premiers circuits courts se sont développés pour venir en aide aux pêcheurs. Un restaurateur tente depuis plusieurs mois de faire connaître la chair du crustacé. Prix : 5 euros le kilo, inférieur à celui du tourteau. "Je pense que ça devient une espèce locale, il va falloir apprendre à le cuisiner. Ça pourrait devenir une recette traditionnelle corse", plaisante Alessandro Capone, chef du restaurant "I Fuletti" à Penta-di-Casinca (Corse). Une cuisine militante pour contrer l’invasion d’un crabe certes savoureux, mais toujours aussi dangereux pour les écosystèmes des lagunes méditerranéennes.