Chenilles processionnaires : à Nancy, des nichoirs à mésanges sont installés pour lutter contre cette espèce nuisible
Pour lutter contre la prolifération de cette espèce nuisible, la ville de Nancy a opté pour un moyen naturel et efficace : les mésanges, prédateur naturel de ces larves de papillons.
Entre les branches des chênes centenaires du parc Sainte-Marie de Nancy (Meurthe-et-Moselle) se cache la réponse à la prolifération des chenilles processionnaires : des nichoirs pour les mésanges et leurs petits affamés. "Elle est le long du tronc", indique Loïc Delagneau en regardant l'un de ces arbres. "On entend les oisillons qui réclament leur pitance", décrit le chef du service biodiversité urbaine de la ville de Nancy.
Le mois de juin est celui de la pleine saison de ces larves de papillons, qui peuvent s'agglutiner par milliers sur les arbres et sont un danger pour l'Homme et l'animal car elles provoquent des problèmes de santé à cause de leurs poils urticants. À tel point que l'espèce a été classée en avril comme nuisible. Ajoutez à cela le risque supporté par les arbres qui les abitent. "Quand il y a de fortes pullulations, les chênes peuvent être défoliés à 90% voire 100%", explique Christophe Bailly, technicien au centre de Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) de Champenoux, près de Nancy.
"Cela peut affaiblir les chênes si c'est répété sur plusieurs années, avec des périodes de sécheresse bien marquées en juillet et août, bien souvent conjugées avec une maladie qui arrive sur les deuxièmes pousses de feuilles en été."
Christophe Bailly, technicien à l'Inraeà franceinfo
La ville de Nancy a donc trouvé une parade naturelle. "On a trois à quatre espèces de mésanges qui fréquentent le parc. Celles qui nous intéressent sont plutôt les mésanges charbonnières et bleues, qui sont les plus présentes et s'attaquent aux chenilles des papillons", explique Loïc Delagneau. En 2021, une trentaine de nouveaux nichoirs ont été installés pour favoriser la présence des mésanges, qui sont avant tout un outil de prévention destiné à éviter le trop plein de chenilles. "Le dernier pic était vers 2011-2012. On a vraiment eu énormément de chenilles processionnaires."
"Avec les nichoirs, on essaie de faire en sorte que ce pic soit le plus retardé et le plus bas possible chaque année, grâce à ces mésanges qui sont des prédateurs naturels et vont permettre de réguler les chenilles."
Damien Richter, conseiller municipal délégué au droit et au bien-être animal ainsi qu'à la biodiversitéà franceinfo
En cas de pullulation, des méthodes plus radicales, comme la pulvérisation de bactéries mortelles, peuvent être utilisées pour éliminer ces chenilles. L’Inrae tente par ailleurs de développer de nouvelles méthodes d’élimination ciblées des chenilles processionnaires du chêne.
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