"Bassines" dans les Deux-Sèvres : la justice poursuit le porte-parole des opposants avant une nouvelle manifestation
Cinq mois après une manifestation contre les "bassines" dans les Deux-Sèvres émaillée de violences, la justice a engagé des poursuites, vendredi 17 mars, contre le porte-parole d'un collectif d'opposants en lui interdisant de participer au prochain rassemblement prévu dans une semaine. Selon le parquet de Niort, Julien Le Guet a été placé en garde à vue vendredi matin par les gendarmes "dans le cadre des enquêtes ouvertes suite au mouvement des 29 et 30 octobre 2022". A l'issue, il a été déféré devant un magistrat qui l'a convoqué le 8 septembre devant le tribunal.
D'ici au procès, le juge des libertés et de la détention a pris une mesure de contrôle judiciaire qui interdit à Julien Le Guet de se rendre sur les communes de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon, où une nouvelle manifestation est annoncée le 25 mars par les opposants aux "bassines", des réserves d'eau destinées à l'irrigation agricole et contestées. Cette manifestation a par ailleurs été interdite vendredi par la préfecture des Deux-Sèvres. La précédente, fin octobre, avait réuni plusieurs milliers de personnes et donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre, ainsi qu'à la dégradation d'une installation d'irrigation.
Julien Le Guet dénonce une "intimidation" des autorités
La justice reproche principalement au porte-parole du collectif "Bassines non merci", organisateur de ces rassemblements avec un syndicat agricole, la Confédération paysanne, et le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre, des faits de "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens". Cinq personnes avaient été interpellées pour des faits similaires lors de la manifestation du 29 octobre à Sainte-Soline. Le 28 novembre, le tribunal correctionnel de Niort les a condamnées à des peines allant de deux à trois mois de prison avec sursis.
A sa sortie du tribunal, Julien Le Guet a estimé que "la préfecture, en accord et en collusion avec le procureur, mont(ait) des opérations qui visent" à "intimider très clairement" les manifestants. "Moi, je prends ça comme un large encouragement pour que nous soyons de dizaines de milliers le 24, 25, 26 mars", a-t-il lancé sous les applaudissements d'une centaine de personnes.
"Ce n'est pas de l'intimidation, c'est une réponse aux infractions qui lui sont reprochées et aux menaces qu'il a proférées", a déclaré à l'AFP le procureur de Niort, Julien Wattebled. "Appeler à venir avec des outils pour commettre des dégradations, c'est une infraction", a souligné le magistrat, précisant que "les investigations" concernant Julien Le Guet "s'étaient poursuivies et étaient arrivées au bout".
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