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Mort de Rémi Fraisse : les gendarmes ont-ils tenté de cacher les causes du décès ?

Selon Mediapart, une première autopsie, réalisée deux heures après la mort du jeune manifestant, concluait déjà à un décès par explosion.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des croix installées par les opposants au barrage de Sivens (Tarn), le 6 novembre 2014, sur le site de la mort de Rémi Fraisse. (REMY GABALDA / AFP)

Il a fallu attendre 48 heures pour connaître les causes de la mort de Rémi Fraisse, ce jeune opposant au barrage de Sivens (Tarn) tué dans la nuit du 25 au 26 octobre. Mais, selon les révélations de Mediapart, jeudi 6 novembre, les gendarmes ont compris très rapidement que le jeune homme avait été tué par l'une de leurs grenades.

D'après les premiers éléments de l'enquête judiciaire, des gendarmes ont vu le jeune homme tomber immédiatement après l'explosion de la grenade, grâce à leurs jumelles nocturnes. Une première autopsie, réalisée à Toulouse deux heures après son décès, conclut que celui-ci est "compatible avec une lésion par blast secondaire [consécutif] à une explosion"Une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière de Rémi Fraisse ont été arrachées par la déflagration. 

La famille demande des comptes 

Dans les heures qui suivent, le procureur de la République d'Albi déclare pourtant que les circonstances de la mort du jeune homme ne sont pas connues. Deux jours après sa mort, une seconde autopsie accrédite la thèse de la grenade.

Ces révélations interviennent alors que la famille du défunt demande des éclaircissements au président de la République. "Pourquoi, alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l'explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n'a-t-elle pas été immédiatement révélée ?" a notamment demandé la famille, dans une déclaration lue devant la presse par leur avocat, Arié Alimi.

Sur TF1, jeudi soir, le président de la République a promis qu'il tirerait "toutes les conclusions en termes de responsabilités" et que les résultats de l'enquête du ministère de l'Intérieur seraient connus "d'ici huit jours". "J'ai promis à la famille la vérité", a-t-il rappelé.

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