Barack Obama a retiré vendredi un projet de réglementation prévoyant des normes de qualité de l'air plus strictes
Selon lui, le projet de l'Agence américaine de l'environnement (EPA) aurait pesé sur l'industrie dans une période de forte incertitude économique.
Barack Obama subit la pression des républicains et des industriels pour éliminer les réglementations qui, selon eux, empêchent les entreprises d'embaucher.
Dans un communiqué, le président des Etats-Unis a souligné "l'importance de réduire le fardeau des réglementations et l'incertitude qui y est liée, particulièrement au moment où notre économie poursuit son redressement". Il a affirmé avoir décidé de ne pas infliger le poids de nouvelles normes aux Etats et aux collectivités locales. Normes qui devaient de toute façon être revues dans deux ans, selon l'administration américaine.
Selon les républicains et la Chambre de commerce des Etats-Unis, la mise en place de nouvelles normes entraînerait la perte de milliers d'emplois et une facture de plusieurs milliards de dollars, alors que l'économie peine à retrouver le chemin de la croissance.
"J'applaudis la décision du président" car le plan sur la qualité de l'air était l'"une réglementations très nuisible", a indiqué le numéro deux républicain de la Chambre des représentants, Eric Cantor. Selon lui, le plan aurait coûté jusqu'à 90 milliards de dollars, selon des chiffres de l'EPA cités par Eric Cantor.
De leur côté, les organisations n'apprécient pas, loin s'en faut, la décision de la Maison blanche. D'autant plus que celles-ci avaient déjà dû avaler l'échec, devant le Congrès, d'un projet de loi sur le réchauffement climatique.
""L'administration Obama cède face aux gros pollueurs au détriment de la protection de l'air que nous respirons. C'est une énorme victoire pour les pollueurs industriels et une énorme perte pour la santé publique", a indiqué le président de la League of Conservation Voters. Le Sierra Club a aussi condamné la décision de retarder "la protection crucial, attendue depuis longtemps, contre la pollution de l'air", ajoutant que l'inhalation de l'air pollué par les gaz industriels équivaut à "prendre un coup de soleil dans les poumons".
Ce projet de réglementation "aurait contribué à éviter à des milliers d'Américains des maladies respiratoires et cardiaques", selon un élu démocrate à la Chambre des représentants, Ed Markey, membre de la Commission sur les ressources naturelles.
L'EPA avait déjà différé à plusieurs reprises ce texte dont l'architecture visait à limiter les émissions d'oxydes de nitrogènes et autres composés chimiques à l'origine du "smog", sorte de brouillard industriel. Selon son administratrice, Lisa Jackson, ce texte permettrait d'économiser jusqu'à 100 milliards de dollars sur les dépenses de santé et d'éviter jusqu'à 12.000 décès prématurés liés à des problèmes cardiaques et pulmonaires.
A la Maison blanche, on se défend d'avoir cédé aux pressions de l'industrie. "C'est un jugement au mérite", a déclaré un responsable de la présidence, insistant que l'urgence allait à la défense de l'emploi. De son côté, Barack Obama a assuré que son engagement envers la défense de l'environnement était inébranlable Il entend "continuer à soutenir le dur travail" de l'EPA qui, quotidiennement, demande "des comptes aux pollueurs".
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