Avec le changement climatique, les prix alimentaires risquent de flamber
Les prix des aliments de base pourraient doubler par rapport à 2010, dans les 20 prochaines années, d'après un rapport de l'ONG Oxfam.
ENVIRONNEMENT - Les prix des aliments de base pourraient doubler dans les 20 prochaines années avec le changement climatique et la multiplication des sécheresses, des inondations et des ouragans qui l'accompagnent. C'est le constat alarmiste que fait l'organisation Oxfam, dans un rapport publié mercredi 5 septembre (document PDF). L'étude se fonde sur les travaux d'un chercheur de l'Institute of development studies de l'université du Sussex (Royaume-Uni) effectués pour le compte de l'ONG.
Quelques exemples... En 2030, estime Oxfam, le risque accru de sécheresse pourrait ainsi faire grimper le prix du maïs de "140% par rapport au prix moyen des denrées alimentaires" établi en 2010 par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO). En Afrique australe, le sac de 25 kilos de farine de maïs, soit la ration minimale d'une famille pour deux semaines, passerait de 18 à 40 dollars (de 14 à 32 euros), selon l'étude.
Qui paiera le prix fort ?
Ce sont "les populations les plus pauvres qui paieront cette flambée au prix fort. Quand un ménage français consacre en moyenne 15% de son budget à se nourrir, au Sahel cette part peut aller jusqu'à 50 ou 75%", relève Clara Jamart, responsable des questions d'agriculture et d'alimentation d'Oxfam, contactée par FTVi. "Pour acheter de la nourriture, les familles, en particulier celles d'agriculteurs, seront peut-être contraintes à vendre des terres, du bétail et des stocks de graines", précise-t-elle. Par ailleurs, elle estime que l'étude n'est "malheureusement pas alarmiste" mais "réaliste".
Selon la Banque mondiale, avec la sécheresse aux Etats-Unis notamment, les prix du maïs et des graines de soja ont respectivement bondi de 25% et 17% de juin à juillet. Mais en août, la FAO ne fait pas tout à fait le même constat : les prix alimentaires mondiaux sont restés stables, selon des chiffres publiés jeudi.
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