Arctique : Ban Ki-moon se dit "alarmé"
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est rendu dans l'Arctique pour observer l'impact du changement climatiqueLe secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est rendu dans l'Arctique pour observer l'impact du changement climatique Il a lancé un nouvel appel urgent à la lutte contre le réchauffement climatique.
Ce voyage intervient avant la réunion de haut niveau organisée par l'ONU à New York le 22 septembre pour préparer le sommet mondial sur le climat, en décembre à Copenhague où doit se décider l'après-protocole de Kyoto. Ce dernier expire en 2012.
"Je dirai aux dirigeants du monde qu'il faut agir avant qu'il soit trop tard", a affirmé M. Ban aux journalistes qui l'accompagnaient dans sa visite de l'archipel norvégien du Svalbard (Spitzberg), à environ 1.200 km du pôle Nord.
"L'Arctique, c'est comme un canari dans une mine de charbon: c'est une alarme pour le climat de la planète", a-t-il ajouté.
Si les dirigeants internationaux échouent à "agir très vite (...), nous le regretterons amèrement pour l'avenir de l'humanité et du monde", a insisté le secrétaire général de l'ONU.
Mardi, il avait pu constater de ses propres yeux les dégâts causés par le réchauffement en visitant Ny-Aalesund, une communauté scientifique internationale installée au Svalbard, et en faisant quelques pas sur la banquise. A son retour, il s'était dit "extrêmement alarmé et surpris" du rythme de la fonte des glaces.
Les scientifiques lui ont expliqué avoir constaté ces deux dernières années une soudaine et importante augmentation des émissions de méthane, l'un des gaz à effet de serre les plus agressifs et donc l'un des principaux responsables du réchauffement climatique.
Ban Ki-moon s'en est pris aux dirigeants qui agissent souvent dans l'intérêt exclusif de leur pays. "Le changement climatique affecte tout le monde. Il ne respecte pas les frontières. Les dirigeants politiques devraient donc agir en tant que dirigeants mondiaux", a dit le secrétaire général de l'ONU.
Des bases scientifiques isolées
Coupées du reste du monde, entre 15 et 180 personnes travaillent dans les installations dans l'archipel norvégien du Svalbard, selon les saisons, dans des domaines très souvent liés au changement climatique: études atmosphériques, biologie terrestre et marine, glaciologie, géodésie, océanographie...
Dix pays disposent d'installations scientifiques à Ny-Aalesund, où il n'y a pas de réseau de téléphonie mobile pour ne pas perturber les instruments de mesures: la Norvège, l'Allemagne, la France, la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Japon et l'Italie.
Sommet de Copenhague : J-100
Avec cette visite de deux jours dans le Grand Nord, le secrétaire général entend sensibiliser la communauté internationale au péril du changement climatique à tout juste 100 jours de l'important sommet de Copenhague.
Sous l'égide de l'ONU, ce sommet vise à trouver un accord international pour succéder au protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, largement considérées comme responsables du changement climatique.
M. Ban devait aussi visiter la station Zeppelin, un centre de mesures atmosphériques planté en haut d'une colline surplombant Ny-Aalesund.
Au cours de sa visite, il devait également, si la météo le permet, gagner par hélicoptère le navire de recherche norvégien Lance qui étudie la banquise au large du Svalbard.
"Il n'est pas sûr que cela puisse se faire à cause de la pluie", a précisé M. Halgunset. "Si ça n'est pas possible, l'alternative est qu'il visite les stations de recherche de Ny-Aalesund", a-t-il dit.
Seules les stations allemande, française, anglaise et coréenne, et plusieurs stations norvégiennes sont en activité à cette période de l'année, a-t-il précisé.
Le traité international, qui en 1920 a placé le Svalbard (Spitzberg) sous souveraineté norvégienne, prévoit un accès très large des ressortissants des autres pays signataires à cet archipel grand comme deux fois la Belgique.
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