Cet article date de plus de deux ans.

Algues vertes : une association environnementale dépose un recours contre l'Etat

Le recours, déposé par l'association Eau et Rivières de Bretagne, demande "la prise de toutes mesures utiles" pour limiter la pollution aux nitrates et la "réparation des préjudices écologiques et moraux", estimés à 3,2 millions d'euros par l'association. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une marche organisée par l'association Eau et rivières de Bretagne contre la prolifération des algues vertes, le 5 juin 2021 à Lorient (Morbihan).  (MAXPPP)

Elle lutte notamment contre la pollution aux algues vertes. L'association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) a déposé un double recours contre l'État pour "inaction face aux pollutions des eaux par les nitrates" devant le tribunal administratif de Rennes, a-t-elle annoncé lundi 10 octobre. Déposé le 1er octobre, le recours demande "la prise de toutes mesures utiles" pour limiter la pollution aux nitrates et la "réparation des préjudices écologiques et moraux", estimés à 3,2 millions d'euros par l'association. 

Depuis 1971, des tonnes d'algues vertes s'échouent chaque année sur les plages bretonnes. En pourrissant, elles dégagent du sulfure d'hydrogène, un gaz mortel en cas d'exposition à de fortes concentrations. Cette prolifération d'algues vertes est "à plus de 90% d'origine agricole" en Bretagne, selon un rapport de la Cour des comptes en 2021. Le recours aux engrais azotés y a fortement progressé à partir des années 1960, et la région compte aujourd'hui 140 000 emplois dans l'agroalimentaire.

Dans les sols, l'azote contenu dans ces engrais se transforme en nitrates, dont la concentration dans les rivières bretonnes est passée de moins de 5mg/litre dans les années 1960 à plus de 50 mg/l en moyenne dans les années 1990. Cette évolution a valu à la France deux condamnations pour infraction à la législation européenne, en 2012 et 2013. Ce taux se situe actuellement à 31,7 mg/l en moyenne en Bretagne, largement au-dessus des 10 mg/l qui permettraient, selon les scientifiques, d'entrevoir le bout du tunnel.

Des "carences répétées" dans l'action de l'Etat

Avec ce recours, l'association veut "toucher au portefeuille de l'État", a déclaré le directeur d'ERB Arnaud Clugery lors d'un point presse. Ce dernier a souligné "les carences répétées dans l'engagement de (l'Etat) dans la lutte contre la fertilisation azotée".

En 2021, le tribunal administratif de Rennes a annulé le sixième Plan d'action de lutte régionale contre les algues vertes, enjoignant l'État à revoir sa copie en y adjoignant "toute mesure supplémentaire utile de maîtrise de la fertilisation azotée" en agriculture.

Le nouveau plan, qui doit être présenté ce vendredi au Conseil régional de Bretagne, n'est que "la continuité" du précédent, regrette Estelle Le Guen, chargée de mission agriculture à l'association.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.