A Paris, les trois quarts des crèches sont installées sur des sols pollués, selon l'association Robin des bois
Ces établissements scolaires ont été construits à proximité d’anciens sites industriels pollués par des hydrocarbures, des solvants chlorés ou encore du plomb.
Les enfants des crèches parisiennes ont tout intérêt à ne pas trop marcher à quatre pattes, selon l'association Robin des bois. Cette dernière a décidé de publier sur son site internet, jeudi 16 novembre, les résultats des diagnostics des sols des établissements scolaires en Ile-de-France. Et le bilan n'est pas très rassurant.
Dans Paris intra-muros par exemple, 52% des crèches et des haltes garderies (21 sur 40) nécessiteraient une vigilance renforcée et 23% (9 établissements) doivent faire l'objet d'aménagements et de précautions, s'alarme Robin des bois. Dans le reste de l'Ile-de-France, sur 123 établissements scolaires diagnostiqués, 76 (62%) sont concernés par cette pollution des sols. Ces établissements sont généralement situés sur d’anciens sites industriels pollués par des hydrocarbures, des solvants chlorés ou encore du plomb.
"Les polluants ont des impacts sur le développement du cerveau, du système nerveux, du squelette et peuvent avoir des effets différés sur les capacités de reproduction", s'inquiète l'ONG. De nombreuses recommandations ont d'ailleurs été émises à la suite de ces diagnostics : "restreindre les accès aux zones de sols à nu", "recouvrir les sols végétalisés par un matériau synthétique", ou encore "ne plus consommer les framboises".
"Aucun danger pour la santé des enfants"
Menées par le Bureau de recherches géologiques et minières, ces études ont été effectuées dans le cadre d'un plan national lancé en 2012-2013 sous la responsabilité du Ministère de l’écologie. Elles sont restées un temps confidentiel. L'association Robin des bois a décidé de rendre publiques les données après les avoir collectées avec méthode. "Notre but est que tous les parents soient informés et comprennent les transferts de pollution", explique au Monde Jacky Bonnemains, porte-parole de l’ONG.
De son côté, la mairie de Paris tente d'apaiser les inquiétudes. "Nous avons mis en place un comité de pilotage avec la préfecture de police et les situations sont sous contrôle", indique au Monde un fonctionnaire de la municipalité. "Les expertises que nous avons menées avec l’Agence régionale de santé ont montré qu’il n’y avait aucun danger pour la santé des enfants ou des personnels."
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