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Environ 200 personnes ont chaleureusement accueilli mardi à l'aéroport de Tunis-Carthage l'opposant Moncef Marzouki

M. Marzouki, médecin, avait fui son pays dans les années 1990.Les sympathisants ont salué par des chants et des applaudissements le chef du Congrès pour la république, petit parti d'opposition au président Ben Ali, chassé par la rue. "La révolution doit se poursuivre", leur a lancé Moncef Marzouki.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Moncef Marzouki, opposant historique à Ben Ali, sur le plateau de Canal+ le 17 janvier 2011 (AFP/Boris HORVAT)

M. Marzouki, médecin, avait fui son pays dans les années 1990.

Les sympathisants ont salué par des chants et des applaudissements le chef du Congrès pour la république, petit parti d'opposition au président Ben Ali, chassé par la rue. "La révolution doit se poursuivre", leur a lancé Moncef Marzouki.

"Aujoud'hui est le jour d'une grande victoire parce que je peux être dans un pays libre", a-t-il ajouté avant de passer sur ses épaules un drapeau tunisien que lui tendaient plusieurs partisans.

Moncef Marzouki, comme d'autres opposants à Ben Ali, demeure peu connu en dehors des cercles d'intellectuels tunisiens et de ses fidèles. La censure qui pesait sur la presse interdisait tout compte rendu des activités et des réunions de son parti.

"Il y a un sentiment de fierté nationale. C'est une grande joie de voir que cette immense mafia qui régnait sur ce pays avec le soutien de certaines personnes est maintenant en fuite, tandis que moi, qui ai été contraint de fuir, qui ai été un fugitif, je suis accueilli par mon peuple", a-t-il ajouté.

Moncef Marzouki avait quitté la Tunisie dans les années 1990 avant de tenter d'y revenir il y a trois ans.

Soumis au harcèlement des autorités - des centaines de policiers étaient assignés à la surveillance continue de son domicile et de ses bureaux et observaient chacun de ses meetings -, il avait été obligé de reprendre le chemin de l'exil vers la France deux mois plus tard.

Lundi, alors qu'il se trouvait encore à Paris, Moncef Marzouki avait confié à plusieurs médias qu'il envisageait de se présenter à l'élection présidentielle, quand elle aura lieu.

Il a choisi de revenir dans son pays dès que le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a promis l'organisation d'un tel scrutin, le rétablissement de la démocratie et la levée des restrictions sur les partis politiques.

L'opposant a annoncé dès son arrivée qu'il entendait se rendre à Sidi Bouzid, à 300 km au sud-ouest de Tunis, pour se recueillir sur la tombe de Mohamed Bouazizi, ce jeune chômeur vivant de la vente ambulante de fruits et légumes qui s'est immolé par le feu après la saisie de sa marchandise.

A ses partisans, Moncef Marzouki a promis de faire "tout ce qui est possible pour assurer une véritable transition pacifique et démocratique dans ce pays". "Nous avons besoin d'un véritable gouvernement de coalition et d'organiser de véritables élections", a-t-il dit.

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