Ce ne sont ni Al-Qaïda au Maghrebislamique (Aqmi), ni le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique del'Ouest (Mujao) qui ont revendiqué l'enlèvement de l'ingénieur français auNigeria survenu mercredi dernier, mais un groupe jusqu'alors peu connu, Ansaru.Le groupe explique l'enlèvement par le "rôle majeur " de la Francedans l'intervention planifiée au Mali.Ansaru n'en est pas à sonfait d'armes : il est pointé du doigt dans l'enlèvement, en mars 2012, d'unBritannique et d'un Italien. Les deux otages avaient été tués lors d'une tentativede libération menée par les forces britanniques et nigérianes. Les autoritésavaient alors soupçonné le Boko Haram, un mouvement sectaire qui perpètre denombreuses attaques au Nigeria depuis 2009 et domine la région.Ansaru, dissident deBoko Haram En réalité, Ansaru est ungroupe dissident de Boko Haram, né d'une scission, il y a moins d'un an. Lemouvement se revendique comme "avant-garde pour la protection desmusulmans en Afrique noire ". Les raisons de cette scission : Ansarureproche à Boko Haram des "actions inhumaines et indisctinctes, dontles musulmans sont les principales victimes ".Le groupe dissidentreproche à la formation dont il est issu de ne pas avoir revendiquéd'enlèvements d'Occidentaux, les vrais ennemis de l'Islam selon eux, dans lenord du pays. Ils reprochent également à Boko Haram de s'en prendre essentiellementà des Nigérians : ses cibles sont la minorité chrétienne et les symboles dupouvoir fédéral.En prenant ses distancesavec Boko Haram, Ansaru se serait rapproché, ces derniers mois, d'Aqmi. Lesraisons invoquées par le groupe suite à l'enlèvement de l'ingénieur françaissemblent confirmer ces liens.