En pleine présidentielle, l'armée annonce la dissolution du Parlement égyptien
Le Parlement égyptien dominé par les islamistes, cela n'aura pas duré longtemps. En plein coeur de l'élection présidentielle, qui se poursuit jusqu'à demain, l'armée annonce sa dissolution. C'est le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (au pouvoir), qui l'a annoncé par écrit aux parlementaires.
Dans sa lettre, il évoque la décision prise jeudi par la Cour constitutionnelle, et considère le Parlement "dissout depuis vendredi" . La décision avait provoqué un véritable tollé en Égypte, les Frères musulmans parlant même de "coup d'État total" orchestré par l'armée.
Scrutin sous haute tension
Le contexte de cette annonce est particulièrement délicat. Les Égyptiens votent jusqu'à demain pour désigner le successeur de l'ex-dictateur Hosni Moubarak. Un scrutin qui suscite déjà peu d'enthousiasme à cause de la présence de l'ancien Premier ministre du précédent régime, Ahmad Chafiq. Là encore, c'est la Cour constitutionnelle qui lui a permis de se maintenir, en dépit d'une loi interdisant aux responsables de l'ancien régime de se présenter.
En face, le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi avait estimé que l'invalidation d'un tiers du Parlement n'entraînaient pas forcément sa dissolution. Son mouvement avait obtenu une large part des sièges, lors d'élections législatives entre novembre et février. Les Frères musulmans réclament ce soir un référendum sur cette dissolution.
Beaucoup craignent désormais un maintien forcé de l'armée au pouvoir, surtout si Ahmad Chafiq, qu'elle soutient, devient président.
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