La convention nationale républicaine àTampa (Floride, sud-est) et celle des démocrates à Charlotte (Carolinedu Nord) viennent de s'achever. Rampes de lancement de la campagne présidentielle américaine, ces rassemblements sont également l'occasion pour chaque parti deprésenter un vivier de jeunes talents prometteurs et** dont la diversité dansles origines n'est pas le moindre atout. Jamais, peut-être, le vote desminorités nationales n'aura autant compté pour des élections présidentielles, et sans compter les suivantes.La population hispanique, qui représente plus de 9% de l'électorataméricain (12 millions de personnes), est au cœur de la guerre deséduction que se livrent républicains et démocrates. Chaque parti a donc trouvéson poulain : chez les républicains, le jeune sénateur cubano-américainde Floride, Marco Rubio, et pour les démocrates, le maire de San Antonio(Texas), Julián Castro. Portraits de ces stars de demain. Marco Rubio, l'"Obama républicain "A 41 ans, le télégénique Marco Rubio, a souvent été mentionné comme un choixpotentiel pour la vice-présidence dans le camp républicain. Persuadé que cejeune sénateur saura restaurer la confiance des hispano-américains,Mitt Romney en a fait un acteur incontournable de sa campagne.Surnommé "l'Obama républicain ", il incarne à lui seul le rêve américain. Fils d'exilés cubains contraints d'abandonner leur pays à cause de Fidel Castro, Rubio obtient unebourse universitaire grâce à ses performances au football américain. Il commence sa carrière politique en devenant Président de la Chambre desreprésentants de l'État de Floride de 2006 à 2008. Mais c'est à partir de novembre 2010 qu'il est propulsé sur le devant de la scène, lorsqu'il bat notamment le républicain modéré Charlie Crist aux sénatoriales de Floride.Partisan du fameux Dream Act, (développement, secours et éducation pour lesmineurs étrangers), il a notamment proposé une loi qui permettrait aux jeunes immigrés en situation irrégulière —et qui ont ont obtenu leur diplôme d'études secondaires, de pouvoir rester sur le sol américain. Mais plusieurs conservateurs s'opposent encore à cette loi.La success story du démocrate Julián CastroAgés de 37 ans, Julián Castroest, lui, le plus jeune maire de la septième plus grande ville des États-Unis : SanAntonio au Texas, un état réputé traditionnellement républicain. D'origine mexicaine, il est devenu l'une des stars montantes du Parti démocrate alors qu'il y a deux ans, il était encore inconnu au bataillon. Surnommé le "Barack Obama version chicano ", il personnifie au même titre que son adversaire, Marco Rubio, l'"American Dream ".Issu d'une famille modeste, il a attrapé le virus de la politique par sa mère Rosie, une activiste qui a défendu les droits des Américains d'origine mexicaine. Avec son frère jumeau, Joaquin, il poursuit le même cursus universitaire. Étudiants exemplaires, ils décrochent un diplôme en "sciencespolitiques et communication" à l'Université de Stanford, en 1996, puis le très prestigieux diplôme de la Harvard Law School, en 2000.Après sa défaite aux élections municipales de 2005, il est élu maire de San Antonio en 2009. Très populaire, il est réélu en 2011 avec 81% des voix. Mais pour le modeste Julian Castro, "Mon histoire n'a rien d'extraordinaire, c'est ce pays qui l'est" a t-il déclaré à la Convention Démocrate.Depuis lacontroverse surle "viol véritable " du républicain Tood Akin, la condition des femmes est aussi devenue un enjeu important de la campagne américaine. Pour cela, le camp démocrate a choisi une étudiante endroit de Georgetown, Sandra Fluke, entrée malgré elle sur la scènepolitico-médiatique. Les Républicains ont quant à eux mis en avant, la gouverneure indo-américaine de Caroline duSud, NikkiHaley.Nikki Haley, la charismatique conservatriceA 40 ans, Nimrata Nikki Haley Randhawa, mieux connue sous lenom de Nikki Haley, est un atout de taille pour le candidat Mitt Romney. Nonseulement parce que c'est une femme jeune et combative, mais surtout parce qu'elleincarne, comme tous les nouveaux venus, le fameux rêve américain. Fille d'immigréssikhs, ses parents sont arrivés sur le sol américain dans les années 1960. Partis de rien, ils sont devenus multimillionnaires au pays de l'oncle Sam, en créant une entreprise devêtements de luxe.Diplômée en comptabilité à l'Université Clemson, Nikki Haleytravaille dans la société de ses parents, avant de selancer dans la politique. En 1998, elle débute à la Chambre du comté d'Orangeburg (Caroline du Sud) au conseild'administration et de commerce, puis elle devient en 2004 la Présidente de l'Associationnationale des femmes propriétaires d'entreprises. Fréquentant de plus en plusle milieu conservateur, la passionnée de politique devient, à l'âge de 38 ans, la plus jeune gouverneure des États-Unis en 2010, et la première femme à la tête de la Caroline du Sud.Cetteproche du Tea Party est notamment soutenue par Sarah Palin, ancienne gouverneure de l'Alaska. Favorable aux armes, et contre l'avortement, elle a voté pour les projets de loi qui protègent le fœtus. Décrite comme l'une des plus grandes conservatrices fiscales au sein du gouvernement d'État, elle plaide pour moins d'impôts et de dépenses publiques. Nikki Haley milite pour une meilleure application des lois sur l'immigration et elle a notamment critiqué l'opposition de Barack Obama au durcissement de la lutte contre l'immigration clandestine. Sandra Fluke, le symbole féminin du parti démocrateL'affaire du républicain Todd Akin a aussi marqué le camp démocrate, qui a voulu valoriser lesdroits des femmes, avec une candidate symbolique : lajeune trentenaire Sandra Fluke, apparue pendant la convention de Charlotte.Le choix de cette dernière était justifié : elle avaitété qualifiée de "salope " par Rush Limbaugh, unanimateur radio ultra conservateur, pour avoir défendu devant des élus, le remboursement de lapilule par l'assurance-santé. "Elle veut être payée pour avoir des relationssexuelles ", avait ajouté l'animateur à l'antenne.Diplômée en droit à Georgetown Law School, elle a notamment travaillé avec la ville de New York pour l'accès équitable des familles aux tribunaux, ainsi que la prise en charge des personnes victimes de violences domestiques ou sexuelles. Cette activiste a également travaillé sur les enfants victimes de l'esclavage."Dans cette Amérique, votre nouveau président pourraitêtre un homme qui ne fait rien quand un personnage public tente de réduire ausilence une citoyenne avec des insultes pleines de haine" (Mise engarde de la démocrate Sandra Fluke contre les républicains, sans nommer MittRomney)"Ceserait une Amérique avec un nouveau vice-président, auteur d'un texte de loiqui laisserait des femmes enceintes mourir dans nos salles d'urgences [...] Mais cen'est pas l'Amérique que nous devrions être et ce n'est pas ce que noussommes " conclut Sandra Fluke.