Egypte : les pro-Morsi persistent, la police utilise des gaz lacrymos
Les sit-in pro-Morsi se
poursuivent en Egypte, mais la situation est plutôt calme ce vendredi. Le
ministère de l'Intérieur avait annoncé que la police et l'armée se chargeraient de faire cesser les rassemblements, il y a finalement renoncé.
Les autorités ont finalement
changé de stratégie et ont bloqué l'accès aux deux grands rassemblements
prévus. Ce qui n'a pas empêché des dizaines de milliers de partisans de Mohamed
Morsi de se regrouper.
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musulmans continue
Ce vendredi, la police a tout
de même tiré des grenades lacrymogènes sur des manifestants islamistes. Selon
un responsable de la sécurité, "ils avaient tenté de s'attaquer " à
un bâtiment abritant des médias égyptiens.
Ces tirs ont eu lieu loin des
deux places que les pro-Morsi occupent depuis un mois. Les partisans du
président déchu ont déjà annoncé qu'en cas d'évacuation, ils s'installeraient
ailleurs dans la capitale égyptienne. Après le rupture du jeûne du Ramadan vendredi soir, ils ont même appelé à un troisième sit-in sur une place de la capitale et à marcher dans la nuit sur deux QG de l'armée et un de la police.
Les Etats-Unis dans l'embarras
Ce vendredi, le secrétaire d'Etat américain John
Kerry, a rencontré à Londres son homologue émirati. Ils ont exigé d'une même
voix un indispensable "retour à la normal " en Egypte.
"Nous allons
travailler très dur pour rassembler toutes les parties afin de trouver un
règlement pacifique qui permette à la démocratie de se développer et qui
respecte les droits de tous ", a déclaré John Kerry. Le ministre émirati a
aussi plaidé pour que "le gouvernement intérimaire (égyptien) puisse
réussir à conduire l'Egypte vers un avenir meilleur ".
La veille de ce
rendez-vous, John Kerry avait tenu des propos controversés lors d'une visite au
Pakistan. Il avait déclaré que les généraux égyptiens avaient "rétabli la
démocratie " en déposant Mohamed Morsi. Une phrase qui a déclenché
la colère des Frères musulmans. Vendredi soir, le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns est arrivé au Caire pour une visite surprise.
Depuis le renversement
de Moubarak, en 2011, les Etats-Unis sont dans
une position délicate. Ils doivent soutenir les aspirations démocratiques des
Egyptiens et ménager en même temps les autorités à la tête d'un de ses partenaires
du monde arabe, lié à Israël, par un traité de paix.
De plus, les Américains
versent 1,3 milliards de dollars par an à l'armée égyptienne. Ils se sont bien
gardés de parler de "coup d'Etat " car cela les obligerait,
conformément à leur législation, à couper toute aide à des autorités issues
d'un coup de force militaire.
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