Echange de tirs entre Corée du Nord et Corée du Sud

Vers neuf heures jeudi, des militaires nord-coréens ont visé un haut-parleur situé en Corée du Sud dans ce qui semble être une attaque à la roquette. Les tirs n'ont pas fait de dégât, mais Séoul a répliqué en tirant des dizaines d'obus. À la mi-journée, l'état-major de l'armée nord-coréenne a adressé un ultimatum à Séoul, lui donnant jusqu'à neuf heures samedi pour démanteler les hauts-parleurs, faute de quoi la Corée du Sud s'exposerait à des représailles militaires.

"Nous avons lancé une contre-attaque avec des dizaines d'obus de 155 milimètres en direction de l'endroit d'où l'armée nord-coréenne avait tiré", indique le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué. "Nous avons renforcé notre niveau d'alerte et surveillons attentivement les mouvements de l'armée nord-coréenne", ajoute-t-il.

Un représentant des autorités locales de Yeoncheon, un comté proche de la frontière, déclare que les habitants de plusieurs villages frontaliers ont reçu un ordre d'évacuation.

Regain de tension

Depuis plusieurs jours, Pyongyang menaçait la Corée du Sud de frappes militaires "aveugles" si elle n'arrêtait pas sa guerre de propagande, reprise pour la première fois depuis onze ans, et diffusée par haut-parleurs de l'autre côté de la frontière. Le 4 août, deux soldats sud-coréens avaient été blessés dans des explosions de mines à la frontière.

Ce n'est pas la première fois que des échanges de tirs ont lieu entre les deux Corée : en octobre dernier, les tirs de sommation de l'armée de Corée du Sud avaient été suivis d'une réplique du Nord et d'une fusillade pendant une dizaine de minutes, sans que des victimes soient à déplorer.

Les deux pays sont théoriquement toujours en état de guerre depuis 1953 : la guerre de Corée s'était en effet terminée par un armistice et non un traité de paix.