Douze personnes ont été tuées après l'attaque samedi soir d'une église copte au Caire
Le ministère n'a pas précisé la confession des victimes des ces affrontements qui ont aussi fait plus de 200 blessés dans le quartier populaire d' Imbaba (nord-ouest de la capitale égyptienne), selon un nouveau bilan de la télévision d'Etat.
Les heurts ont eu lieu après l'attaque de l'église copte Saint-Mina par des militans salafistes.
Une autre église a également été attaquée samedi soir.
Ceux qui ont attaqué l'église Saint-Mina affirmaient vouloir libérer une femme chrétienne, selon eux détenue après avoir voulu se convertir à l'islam.
Fermeté du gouvernement égyptien
L'armée égyptienne a annoncé dimanche que 190 personnes arrêtées après les violents affrontements seraient déférées devant des tribunaux militaires.
Le gouvernement égyptien a affirmé dimanche qu'il prendrait des mesures fermes contre les attaques visant des lieux de cultes, et a assuré qu'il défendrait la sécurité nationale d'une "main de fer".
Les morts, des coptes tués "par des voyous et des salafistes" selon un responsable de la paroisse
Un responsable de la paroisse, le père Hermina, a déclaré à l'AFP que les morts étaient des Coptes tués lors d'une attaque en fin de journée "par des voyous et des salafistes (un mouvement fondamentaliste islamiste) qui ont tiré sur nous".
Un corps recouvert d'un drap sur lequel était posé un évangile reposait dans l'église, dont le sol portait des traces de sang.
Des militaires, présents sur les lieux, ont tiré en l'air pour tenter de séparer les deux camps. Des musulmans ont quant à eux lancé des cocktails molotov sur les chrétiens, a constaté un journaliste de l'AFP. Les blessés, victimes de fractures ou de blessures par balles, ont été transférés à bord d'ambulances vers quatre hôpitaux de la ville, selon des sources médicales.
Une autre église du quartier attaquée
Des "voyous" ont également attaqué dans la soirée une autre église du quartier, l'église de la Vierge Marie, à laquelle ils ont mis le feu. Des pompiers étaient sur place dans la nuit pour tenter de maîtrise l'incendie.
Les Coptes, ou chrétiens d'Egypte , représentent entre 6 et 10% de la population égyptienne, qui compte au total plus de 80 millions de personnes. Ils constituent la plus importante minorité chrétienne du Moyen-Orient. Des polémiques concernant des conversions supposées de chrétiennes à l'islam, qui seraient détenues dans des églises ou des monastères, provoquent des tensions depuis des mois entre les deux communautés.
Manifestations à l'appel des salafistes
Plusieurs manifestations à l'appel des salafistes ont eu lieu ces dernières semaines sur ce thème. La dernière, vendredi au Caire, a tourné au soutien à Oussama Ben Laden, le chef d'Al-Qaïda tué dans une opération commando américaine au Pakistan.
Les deux affaires de conversions présumées les plus sensibles en Egypte concernent Camilia Chehata et Wafa Constantine, des épouses de prêtres coptes orthodoxes qui seraient cloîtrées contre leur gré après avoir voulu changer de confession, ce que dément l'église copte.
A la Saint-Sylvestre, un attentat contre une église chrétienne avait fait 21 morts
Ces affaires avait trouvé un écho dans les menaces proférées contre les Coptes par une branche irakienne d'Al-Qaïda après le carnage le 31 octobre à Bagdad dans une cathédrale syriaque catholique qui avait fait 53 morts, promettant d'autres attaques si les deux femmes n'étaient pas relâchées.
Deux mois plus tard, dans la nuit de la Saint-Sylvestre, un attentat contre une église copte à Alexandrie (nord de l'Egypte ) faisait 21 morts.
Les Coptes de plus en plus marginalisés
Les Coptes, présents en Egypte depuis les premiers temps du christianisme, avant l'ère islamique, se plaignent de discriminations et de marginalisation croissante dans la société égyptienne, en grande majorité musulmane sunnite.
Leur sentiment d'insécurité s'est aggravé depuis la chute le 11 février dernier du président Hosni Moubarak, qui s'est traduite par une visibilité accrue du mouvement salafiste, un courant sunnite qui prône un retour aux pratiques en cours dans les premiers temps de l'islam.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.