Deux travailleurs français de l'ONG Triangle ont été enlevés dans le nord-est du Centrafrique
Ils ont été enlevés par une vingtaine d'hommes, qui parlaient arabe et ont fui vers le Soudan, a affirmé Mahamat Salah Amadou, vice-consul de Centrafrique au Darfour et ex-président du comité des sages de Birao, ville située près des trois frontières, centrafricaine, tchadienne et soudanaise.
La France a appelé à la libération de ses ressortissants.
Des enlèvements de plus en plus fréquents
"Ils ont aussi essayé d'enlever une sage-femme (de l'ONG) CAM (Comité d'aide médicale) mais Dieu a été avec elle et ils ont renoncé. Ils ont aussi pris trois voitures et une moto aux ONG", a ajouté M. Salah Amadou.
Deux employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été enlevés dans des conditions similaires, le 9 novembre au Tchad et le 22 octobre dans la région du Darfour, au Soudan. De source proche des militaires tchadiens, les ravisseurs auraient là aussi trouvé refuge au Soudan. Une rançon a été réclamée.
Au Darfour, province de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile, les enlèvements de personnels humanitaires sont devenus fréquents : outre l'enlèvement du 22 octobre, deux femmes de l'organisation non gouvernementale irlandaise Goal ont été enlevées en juillet à 100 km au nord-ouest d'El-Facher, la capitale du Darfour-nord, avant d'être libérées en octobre.
Plusieurs autres rapts de personnels expatriés ou locaux ont eu lieu cette année, notamment celui d'une Française et d'une Canadienne de l'ONG Aide médicale internationale (AMI) lors duquel deux employés soudanais ont été tués.
L'est du Tchad, le Darfour et le nord de la Centrafrique sont en proie aux bandits et "coupeurs de route" et les ONG ont souvent dénoncé leurs conditions précaires de sécurité.
Six organisations non gouvernementales ont quitté temporairement l'est du Tchad privant 37.000 personnes d'assistance après l'enlèvement du 9 novembre.
L'ONG Triangle n'a pas souhaité fire de déclaration sur la prise d'otages. L'ONG dont le nom fait référence aux "trois volets de l'action humanitaire : l'urgence, la réhabilitation et le développement", est présente en République centrafricaine depuis 2007. Onze expatriés et 80 humanitaires centrafricains travaillaient sur le projet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.