Deux personnes ont été tuées lors de l'attaque d'un poste de police samedi dans le nord du pays
"Un millier de personnes se sont rassemblés lors d'une manifestation devant le commissariat de police d'El Kef afin de réclamer le limogeage du chef de la police de la ville pour abus de pouvoir dans l'exercice de ses fonctions", selon une source officielle citée par Reuters
Les manifestants ont criblé le commissariat de pierres et de cocktails Molotov en tentant d'en occuper les locaux, a-t-on précisé de même source. "La police a ouvert le feu pour empêcher les manifestants de faire irruption dans le commissariat."
Le ministère de l'Intérieur a arrêté le chef de la police d'El Kef à la suite de ces incidents, a-t-on ajouté.
La veille, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté devant un poste de police de Sidi Bouzid, berceau de la "révolution du jasmin" dans le centre du pays, après la mort de deux personnes qui y étaient détenues. Le ministre de l'Intérieur, Farhat Rajhi, a confirmé leur mort, affirmant qu'il s'agissait d'un crime qui pourrait être l'oeuvre de partisans de l'ancien régime du président Ben Ali, qui a fui le pays le 14 janvier.
Le gouvernement a cependant allegé le couvre-feu toujours en vigueur dans le pays.
Le gouvernement est par ailleurs confronté à une grogne sociale persistante dans les mines de phosphate de Gafsa (centre-ouest) paralysées par des demandeurs d'emploi qui bloquent les sites. Depuis deux semaines, les deux sociétés publiques CPG (Compagnie des phosphates de Gafsa) et Groupe chimique tunisien (GCT) perdent environ 3 millions de dinars (1,5 million d'euros) chaque jour, selon l'agence TAP.
Un retour au calme est important pour l'économie du pays qui dépend en grande partie du tourisme. Plusieurs tours-operateurs ont indiqué être prêts à reprendre rapidement leurs voyages.
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