Cet article date de plus de treize ans.

Des manifestations se sont déroulées au Soudan au cours d'une journée nationale de protestation anti-gouvernementale

Devant l'Université islamique d'Omdurman, une ville qui jouxte Khartoum, un millier de manifestants ont défilé en scandant des slogans hostiles au président Béchir, face à de nombreux policiers anti-émeutes.Plus d'une quarantaine de personnes ont été arrêtées, selon l'opposition, et le président Omar el-Béchir a limogé un directeur d'université.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Des membres des forces de l'ordre soudanaises dans Khartoum, après une manifestation d'étudiants, le 30 janvier 2011 (AFP/STR)

Devant l'Université islamique d'Omdurman, une ville qui jouxte Khartoum, un millier de manifestants ont défilé en scandant des slogans hostiles au président Béchir, face à de nombreux policiers anti-émeutes.

Plus d'une quarantaine de personnes ont été arrêtées, selon l'opposition, et le président Omar el-Béchir a limogé un directeur d'université.

"Ocampo, ce que vous avez dit est vrai", criaient les étudiants d'Omdurman, en référence à Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui a inculpé Omar el-Béchir pour crimes de guerre, crimes contre l'Humanité et génocide au Darfour (ouest du Soudan). Quelque 500 étudiants manifestaient.

Les affrontements ont éclaté lorsque les manifestants ont jeté des pierres en direction des policiers, qui ont répliqué à coups de bâtons. Des étudiants proches du pouvoir se sont parfois joints aux policiers, selon un témoin.

A Khartoum, des centaines de jeunes ont manifesté près du palais présidentiel en scandant "Nous voulons du changement ! Non aux prix élevés !". Près du centre-ville, à la faculté de médecine, les services de sécurité ont tenté d'empêcher des manifestants de quitter le campus. Ces derniers ont cependant réussi à se répandre dans les rues aux cris de "Révolution contre la dictature !" Mais la police les a attaqués à coups de bâtons, procédant à plusieurs arrestations et forçant les étudiants à réintégrer le campus.

Selon un bref communiqué de l'agence officielle Suna, le directeur de l'université, Mustafa Idris el-Béchir, a été limogé par le président.

Les médias muselés
Les autorités ont imposé de fortes restrictions à la presse. Un photographe de l'AFP a été détenu par des soldats pendant deux heures, tandis qu'une dizaine de journalistes travaillant pour des médias locaux ou internationaux ont reçu l'ordre de ne pas couvrir les manifestations.

Les manifestants répondaient à des appels lancés via Internet pour une journée de protestation anti-gouvernementale pacifique à travers tout le pays, un appel similaire à celui qui a déclenché les manifestations massives qui ébranlent l'Egypte voisine depuis six jours.

"Ce que nous avons vu en Egypte a inspiré la jeunesse", a déclaré à l'AFP un membre du parti d'opposition Umma, assurant que les étudiants avaient le soutien de "tous les partis d'opposition".

Les difficultés politiques et économiques ont provoqué de nombreuses manifestations au Soudan ces dernières semaines. Mais ces mouvements sont restés sporadiques, les forces de sécurité maintenant un contrôle étroit de la société, en particulier dans la capitale.

La journée de mobilisation de dimanche tombait aussi le jour de l'annonce des premiers résultats préliminaires complets du référendum au Sud-Soudan, qui ont confirmé le raz-de-marée en faveur de la partition, une perspective assez mal vécue au Nord. Les jeunes "veulent montrer leur colère devant la gestion du Soudan qui a mené à la partition du pays, et parce que l'avenir du Nord est incertain", a expliqué le membre d'Umma.

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