Cloner un mammouth, le projet givré de chercheurs russes et sud-coréens
La dernière branche de l'espèce a disparu de la surface de la Terre il y a 4 000 ans. Mais des scientifiques espèrent pouvoir recréer un spécimen à partir de cadavres congelés, trouvés en Sibérie.
Recréer un mammouth, 4 000 ans après son extinction ? Pour réaliser ce projet, des scientifiques russes et sud-coréens ont signé un accord mardi 13 mars afin de mettre en commun leurs recherches en vue de cloner l'animal.
Cellules de mammouth + ovule d'éléphant
Des restes de ces grands herbivores laineux, disparus il y a quelques millénaires de la surface de la Terre, pour des raisons encore discutées, ont été retrouvés dans le pergélisol (permafrost) sibérien. La Fondation sud-coréenne pour la recherche en biotechnologie, Sooam, va commencer ses recherches cette année, si les Russes parviennent à leur envoyer des bouts du mammouth retrouvé. L'Institut du génome à Pékin est également partie prenante dans ce projet, ainsi qu'une équipe japonaise.
"En premier, et c'est le plus dur, nous devons restaurer des cellules de mammouth", a déclaré à Hwang In-Sung, chercheur de Sooam. Ensuite, l'expérience consiste à transférer le noyau, porteur du génome complet, des cellules somatiques du mammouth vers des ovules non-fécondés et énucléés d'un éléphant. Ils espèrent ainsi produire des embryons pourvus d'un ADN de mammouth, qui seront alors placés dans l'utérus d'une éléphante, a précisé le spécialiste. Sa fondation avait annoncé en octobre avoir cloné huit coyotes.
Une université sibérienne + un chercheur sud-coréen controversé
L'accord a été signé par Vasily Vasiliev, vice-recteur de l'université fédérale du nord-est de la République de Sakha, fédération russe du nord-est de la Sibérie, et par un des pionniers du clonage, le Sud-Coréen Hwang Woo-Suk. Controversé, ce dernier avait annoncé avoir réalisé deux "premières mondiales" en 2004 et 2005, affirmant avoir extrait une lignée de cellules souches d'embryons humains obtenus par clonage en 2004, puis onze lignées en 2005.
Ces "percées" avaient été jugées capitales car elles permettaient l'implantation d'organes sans rejet par l'organisme. Mais des spécialistes avaient rapidement révélé que le chercheur avait falsifié ses résultats et obtenu accidentellement ces cellules par parthénogenèse, et non par clonage. En revanche, Hwang Woo-Suk est bien l'auteur du premier chien cloné, baptisé Snuppy, en 2005.
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