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Des caricaturistes arabes répondent en dessins à «Charlie Hebdo» sur Aylan

La caricature de Riss sur le petit Aylan suscite beaucoup de polémique dans le monde arabe. Des dessinateurs, dont l’un relayé par la reine de Jordanie, ont pris leurs crayons pour «défendre la mémoire» de l’enfant syrien décédé sur une plage turque.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran (DR)

Tout est parti d’un dessin du nouveau patron de l’hebdomadaire satirique. Dans le dernier numéro de Charlie Hebdo, une caricature signée Riss dépeint un pervers à la poursuite d'une femme sous le  titre: Que serait devenu le petit Aylan s'il avait grandi? Et de répondre: «Tripoteur de fesses en Allemagne», en référence aux agressions sexuelles commises au Nouvel an dans ce pays qui a  accueilli le plus grand nombre de réfugiés syriens. Les réseaux sociaux se sont enflammés. Accusé de racisme, d’islamophobie et de déterminisme, le caricaturiste n’a pas souhaité réagir.


Le caricaturiste jordanien Osama Hajjaj a vu sa caricature partagée par la reine Rania sur ses comptes Facebook et Twitter. On y voit le petit garçon gisant sur la plage avec, à côté, un enfant plus âgé portant un cartable, puis un médecin. Le dessin a été publié en arabe, anglais et français avec le même titre de Charlie Hebdo: Que serait devenu le petit Aylan s'il avait grandi? Et la reine de répondre: «Aylan aurait pu devenir un médecin, un enseignant ou un père affectueux.».


Pour le caricaturiste palestinien Hani Abbas, membre du groupe Cartooning for peace, qui s’était solidarisé avec Charlie Hebdo après l’attaque du 7 janvier 2015, l’hebdomadaire satirique tue une seconde fois le petit Aylan. 


Pour El Manchar, site satirique qui a relayé ce dessin, le petit Aylan aurait eu une carrière à la Steve Jobs, d’origine syrienne. 


La photo du corps sans vie d'un petit enfant syrien gisant sur une plage de Bodrum, en Turquie, a fait le tour du monde en moins de 2h. Face contre terre, le petit Aylan, 3 ans, a été retrouvé par les autorités turques, le 2 septembre 2015, non loin de deux autres corps : ceux de Galip, son frère de 5 ans, et de sa mère, Rehan. Seul Abdullah, son père, a été retrouvé vivant.  
En moins de vingt-quatre heures, la photo est devenue virale, partagée dans le monde entier. Elle montre le corps sans vie d'un petit enfant syrien gisant sur une plage de Bodrum, en Turquie. Face contre terre, le petit Aylan, 3 ans, a été retrouvé par les autorités turques, mercredi 2 septembre, non loin de deux autres corps : ceux de Galip, son frère de 5 ans, et de sa mère, Rehan. Seul Abdullah, son père, a été retrouvé vivant.  (NILUFER DEMIR / DOGAN NEWS AGENCY / AFP)

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