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Décès de Kofi Annan : "C'est un monument de la diplomatie internationale qui se retire", témoigne Jean-Yves Le Drian

Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réagi sur franceinfo à la mort de l'ancien secrétaire général des Nations unies.

Article rédigé par franceinfo
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Kofi Annan en 2006 au siège des Nations unies à New-York (DON EMMERT / AFP)

Depuis l'annonce samedi 18 août du décès de l'ancien secrétaire général de l'ONU et prix Nobel de la paix Kofi Annan à Berne en Suisse, à l'âge de 80 ans, les réactions se succèdent.

"C'est un monument de la diplomatie internationale qui se retire", a déclaré sur franceinfo le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. "Chaque fois qu'il était possible d'agir, il était présent pour faire en sorte que la résolution des crises se fasse dans la négociation. C'est, à mon sens, son héritage principal", a également témoigné le ministre.

Ce départ de Kofi Annan est une grande perte pour tous ceux qui militent pour la paix dans le monde. C'est un monument de la diplomatie internationale qui se retire.

Jean-Yves Le Drian

à franceinfo

Et le ministre poursuit : "C'était un grand secrétaire général des Nations unies, pendant dix ans. Il a souhaité, tout au long de ses deux mandats, faire en sorte que les Nations unies soient au plus près des réalités des États et des peuples, et éviter que ce soit une organisation hors-sol. Il a particulièrement réussi cette mission au moment du passage à l'an 2000, quand il a fait valider par l'ensemble des chefs d'États présents à l'assemblée générale des Nations unies les objectifs du millénaire. Les États se sont accordés pour se mobiliser sur des grands sujets comme le droit des femmes, la non-discrimination, la lutte contre le Sida etc."

Il a redonné du sens, de la vie, du destin, aux Nations unies. C'est important surtout en ce moment, quand un certain nombre d'Etats considèrent que seul le rapport de force prime dans les relations internationales.

Jean-Yves le Drian

à franceinfo

"Il était dans une autre dimension et voulait que ce soit la négociation qui soit primordiale par rapport à la confrontation. C'est pour cette raison qu'il a eu le prix Nobel de la Paix. À chaque fois qu'il était possible d'agir, il était présent pour faire en sorte que la résolution des crises se fasse dans la négociation. C'est, à mon sens, son héritage principal", a estimé Jean-Yves Le Drian.

"Kofi Annan était un grand ami de la France. C'était le premier secrétaire général des Nations unies originaire d'Afrique, et il n'a d'ailleurs jamais oublié l'Afrique quand il était en poste. Il a su faire en sorte que l'enjeu africain soit considéré à la fois dans sa dimension de développement et dans sa dimension sécuritaire", déclare aussi le ministre.

Il a transformé les Nations unies, il leur a donné de la force. Il en a fait le lieu du débat et de la confrontation entre les acteurs pour aboutir à des solutions de paix et de développement.

Jean-Yves Le Drian

à franceinfo

Et selon le ministre, les Nations unies devraient encore se nourrir des leçons de l'ancien secrétaire général. "Cette institution majeure, qui avait besoin d'une forme de réhabilitation, l'a trouvée grâce aux dix ans de Kofi Annan. Aujourd'hui encore, il faut défendre les valeurs de cette institution car c'est le creuset où peuvent se régler beaucoup de crises mondiales, et c'est le creuset à l'intérieur duquel peut se définir un destin commun. Il y a beaucoup de crises en ce moment, les menaces sont partout et les Nations unies sont présentes dans beaucoup de conflits avec des opérations de maintien de la paix", a conclu Jean-Yves Le Drian.

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