Poignée de main symbolique entre Obama et Castro
Le Sommet des Amériques s'est ouvert vendredi sur une poignée de main en coulisses entre les présidents américain et cubain.
La rencontre formelle n'a pas encore eu lieu, mais en coulisses, le dégel est bien là. Le Sommet des Amériques s'est ouvert, vendredi 10 avril, sur une poignée de main en coulisses entre les présidents américain Barack Obama et cubain Raul Castro, avant l'ouverture d'échanges historiques samedi.
Ce très attendu premier face à face entre chefs d'Etat des deux pays depuis 1956 doit sceller le réchauffement annoncé mi-décembre, au terme de 18 mois de tractations menées dans le plus grand secret, qui ont permis de tourner la page de 53 ans de conflit.
Dégel avec La Havane...
Le Sommet des Amériques "présente une dimension vraiment spéciale (...) c'est la première fois de l'Histoire que se réunissent à la même table les 35 chefs d'Etat et de gouvernement" de la région, s'est réjoui dans son discours inaugural le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA). Cuba effectue son retour dans cette grand-messe continentale dont elle restait exclue par les Etats-Unis et l'OEA depuis sa première édition en 1994.
Pour préparer ce sommet, Obama et Castro se sont parlé au téléphone cette semaine, pour la deuxième fois après leur échange direct du 17 décembre dernier qui avait précédé l'annonce surprise du rapprochement entre les deux pays.
L'annonce du dégel entre les ennemis de la Guerre froide ouvre la voie à de longues et âpres négociations pour résoudre de nombreux points de contentieux hérités de plus d'un demi-siècle d'affrontements.
Jeudi soir, un sénateur démocrate a indiqué que le Département d'Etat avait entamé les démarches pour la levée d'un premier obstacle : la présence de Cuba dans la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. Le retrait de cette liste est la principale condition posée par Cuba à la réouverture d'ambassades dans les deux pays, même si Obama a prévenu que cela "prendrait du temps".
... mais crispation avec Caracas
Soucieux de reprendre pied sur le continent après avoir déminé la question cubaine, Obama devra faire face à de nombreux pays latino-américains outrés par sa récente décision de signer un décret qualifiant le Venezuela, principal partenaire économique de Cuba, de "menace" pour la sécurité intérieure des Etats-Unis.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro compte d'ailleurs remettre lors de ce Sommet plus de 13 millions de signatures à Obama en faveur de l'annulation de ce décret. Dans un souci d'apaisement, la Maison Blanche a expliqué qu'elle cherchait à établir "un dialogue direct avec le Venezuela, même si nous savons qu'il y aura des différences entre nos deux gouvernement sur plusieurs questions".
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