Ségolène Royal vivement critiquée après avoir défendu le bilan de Fidel Castro
La ministre de l'Environnement est à Cuba pour assister aux funérailles de l'ancien dirigeant.
"Il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange. (...) La France n'a pas à donner de leçon." Ségolène Royal a défendu le bilan de Fidel Castro, samedi 3 décembre, alors qu'elle se rendait à ses funérailles, estimant qu'"il y a beaucoup de désinformation".
La ministre de l'Environnement, numéro 3 du gouvernemet, a aussitôt été vivement critiquée, dimanche, par la droite, l'extrême droite mais aussi le centre et la gauche. Retour sur les principales réactions.
Pour Karoutchi, elle "aurait mieux fait de se taire"
"C'est une atteinte, c'est une offense aux milliers de Cubains qui sont morts dans les prisons castristes (...), aux centaines de milliers de Cubains qui se sont exilés, à commencer par la sœur de Fidel Castro", a déclaré sur franceinfo Roger Karoutchi, sénateur Les Républicains des Hauts-de-Seine. Pour lui, Ségolène Royal, "une fois de plus, aurait mieux fait de se taire".
"J'ai plutôt un sentiment de honte quand je vois la France, patrie des droits de l'homme qui va dire à Cuba, qui a souffert de la dictature castriste depuis plus de 50 ans, qu'il n'y a pas de violation des droits de l'Homme, et que c'est de la désinformation", a encore réagi Roger Karoutchi. Et de conclure: "Je ne sais pas si l'enseignement de l'Histoire doit être revu dans les enseignements scolaires mais l'enseignement de l'Histoire chez madame Royal doit être revu immédiatement."
"Pire" qu'une faute politique, dit Bayrou
Pour le président du MoDem, c'est "tellement énorme" que c'est "pire" qu'une faute politique. D'autant que Ségolène Royal parlait "au nom de la France", a remarqué François Bayrou lors du "Grand rendez-vous"d'Europe1, i-Télé et Les Echos.
Si la longue file des fusillés, des exilés, de ceux qui ont été mis en prison par le régime que madame Royal exalte se présentait devant elle, elle rougirait.
Le centriste a également rappelé qu'en 2007, alors candidate à la présidentielle, Ségolène Royal avait "fait l'éloge de la justice chinoise".
Des propos "contraires aux valeurs de la France", selon de Rugy
Sur Twitter, le député écologiste François de Rugy, candidat à la primaire de la gauche, a demandé au "président de la République de désavouer ces propos sur Cuba contraires aux valeurs de la France".
Je demande au Président de la République de désavouer ces propos sur #Cuba contraires aux valeurs de la #France https://t.co/KPJclAKYcX
— François de Rugy (@FdeRugy) 4 décembre 2016
Assouline estime que Castro était un "dictateur"
Le sénateur de Paris David Assouline, est l'un des rares responsables socialistes à s'être exprimé sur le réseau Twitter : "Notre pays rayonne dans le monde parce qu'il a inventé la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, pas pour son soutien aux dictateurs."
Notre pays rayonne ds le monde parce qu'il a inventé la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, pas pour son soutien aux dictateurs https://t.co/xjbhwC8OG6
— David Assouline (@dassouline) December 4, 2016
Un "manque de lucidité et de respect", d'après Philippot
"Ce qu'a dit Ségolène Royal manque de mesure, de lucidité et de respect pour l'ensemble des victimes, incontestables et incontestées, de ce régime", a taclé de son côté le numéro deux du Front national, Florian Philippot, sur France Inter. Il a évoqué "des persécutions contre des opposants politiques, même contre d'autres minorités, les homosexuels, etc." et décrit le régime cubain comme "tout sauf une grande démocratie et un merveilleux espace de respect des droits de l'homme".
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