Cuba : "Le gouvernement a changé de stratégie pour réprimer la liberté d’expression des dissidents"
Geneviève Garrigos, porte-parole d'Amnesty international en France, n'a pas donné tort dimanche sur franceinfo aux propos de Ségolène Royal, ministre de l'Écologie sur l'absence d'une liste de prisonniers politiques à Cuba.
Geneviève Garrigos, porte-parole d'Amnesty international en France, est revenue sur les propos polémiques de Ségolène Royal sans lui donner tort dimanche 4 décembre sur franceinfo. La ministre de l’Écologie Ségolène Royal a défendu et maintenu ses propos sur les prisonniers politiques à Cuba, en marge d’un déplacement officiel sur l’île pour les funérailles de Fidel Castro ce week-end. La numéro 3 du gouvernement, venue représenter la France, a affirmé qu'il "n'y a pas de liste de prisonniers politiques".
Cependant, Geneviève Garrigos a souhaité apporter une nuance de taille à ses propos. "Le gouvernement cubain a changé de stratégie pour réprimer la liberté d’expression des dissidents et de tous les opposants", a-t-elle affirmé. Ainsi le régime, "au lieu de procéder à des jugements et de condamner à des peines de longue durée, [procède] à des arrestations de courte durée, qui ne donnent pas lieu à des inculpations" ou à des condamnations, selon Geneviève Garrigos.
Au mois d’octobre, 620 personnes ont été arrêtées
"De ce fait il est très difficile de savoir qui est arrêté, quand et combien de temps, ce qui ne me permet pas d’établir des listes", a poursuivi la porte-parole d'Amnesty international en France. Ces arrestations sont extrêmement fréquentes, selon Geneviève Garrigos : "Rien que pour l’année 2015 par exemple, 8 600 personnes ont subi ce type d’arrestation et de détention arbitraire."
La porte-parole d'Amnesty international en France a rappelé que "le fait qu’on ne puisse pas donner de noms à un instant T" ne veut pas dire que les dissidents "ne subissent pas de répression".
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