Crash du vol MH17 en Ukraine : ce que révèle le rapport des experts
Le Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV) affirme dans ses conclusions d'enquêtes que le Boeing de la Malaysia Airlines a été touché, le 17 juillet 2014, par un missile de fabrication russe.
Le Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV) a dévoilé les conclusions de son enquête sur le crash du vol MH17 en Ukraine, mardi 13 octobre. Le drame, dans lequel 298 passagers (en majorité des Néerlandais et des Australiens)) ont perdu la vie le 17 juillet 2014, a été causé par un missile sol-air BUK, selon les enquêteurs des Pays-Bas.
Francetv info revient sur les principales révélations de ce rapport.
L'avion a été touché par un missile de fabrication russe
Le crash du vol MH17, qui reliait Amsterdam à Kuala-Lumpur, a été provoqué par un missile de type BUK, qui a percuté le côté gauche de l'appareil, ont conclu les enquêteurs néerlandais, mardi. "Le vol MH17 s'est écrasé à la suite de la détonation d'une ogive à l'extérieur de l'avion contre le côté gauche du cockpit, a précisé le directeur de l'OVV, Tjibbe Joustra, lors d'une conférence de presse. Cette ogive correspond au type de missiles installés sur les systèmes de missile sol-air BUK."
Le procureur général des Pays-Bas avait indiqué, en août, que sept morceaux "d'une taille certaine", provenant d'un missile, avaient été retrouvés lors d'une mission de rapatriement des débris de l'avion et des corps des victimes.
Les missiles de type BUK sont développés et produits en Russie, ce qui suggère une implication du Kremlin, selon le quotidien néerlandais de Volkskrant. "On peut supposer que les rebelles ne peuvent pas faire fonctionner un tel dispositif mais on soupçonne l'aide d'ex-militaires russes", a estimé une source interrogée par le journal. L'armée ukrainienne dispose toutefois elle aussi de missiles de type BUK.
L'Ukraine aurait dû fermer l'espace aérien au-dessus de la zone de conflit
Les enquêteurs néerlandais ont estimé que le vol MH17 n'aurait jamais dû se trouver au-dessus de la zone de conflit entre les rebelles prorusses et l'armée ukrainienne, dans l'est du pays.
"Nous avons conclu qu'il y avait suffisamment de raisons, pour les autorités ukrainiennes, de fermer par précaution l'espace aérien au-dessus de la partie est du pays", a précisé Tjibbe Joustra, de l'OVV, mardi. Le jour du crash, le 17 juillet 2014, 160 avions avaient survolé cette zone en guerre, selon l'enquête.
On ignore l'origine du tir
Contrairement à ce qui était annoncé par de Volkskrant, le rapport de l'OVV n'indique pas que le missile provenait d'une zone contrôlée par les rebelles prorusses. Les enquêteurs ont délimité une zone de 320 kilomètres carrés d'où a pu être tiré le missile, mais ils n'ont pas précisé qui des rebelles ou des forces gouvernementales ukrainiennes contrôlait les différentes parties de cette zone.
L'OVV ne formule par ailleurs aucune hypothèse concernant les auteurs du tir. Une commission internationale, constituée de juristes de plusieurs pays, est à l'œuvre pour tenter d'identifier les responsables, rappelle Le Monde. Elle devrait rendre ses conclusions d'ici 2016.
Les passagers n'ont eu conscience de rien
Les proches de victimes ont été informés des résultats de l'enquête peu avant la présentation du rapport à la presse, mardi. "Ils nous ont montré des fragments qui se trouvaient à l'intérieur de l'avion, a indiqué un Néerlandais, Robby Oehlers, après la rencontre. Ils nous ont dit qu'il y avait 0% de chances que les gens se trouvant à l'intérieur aient eu conscience de ce qui se passait."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.