"Je suis venu en sachant que je n'irai pas jusqu'au front" : des jeunes Franco-Arméniens ont tout quitté pour aider leur pays dans le conflit au Haut-Karabakh
Dans le corridor de Latchin, la voie d'accès la plus courte entre l'Arménie et le Haut-Karabakh, de jeunes Arméniens francophones ou binationaux sont venus pour essayer de venir en aide à leur façon à leur pays.
Le cessez-le-feu aura duré à peine quelques heures entre Arméniens et Azerbaïdjanais dans le Haut-Karabakh. Le conflit est entré dans sa quatrième semaine sans véritable répit, et les victimes se comptent par centaines dans les deux camps. Au milieu des soldats de métiers et des volontaires aguerris, de jeunes Franco-Arméniens ont tout quitté pour essayer de leur venir en aide à leur façon.
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Sipan Mouradian contrôlent les véhicules civils qui montent entre les camions militaires dans le corridor de Latchin, axe routier vital entre l'Arménie et le Haut-Karabakh. Il y a deux semaines, ce jeune Franco-Arménien de la communauté d'Alfortville, dans le Val-de-Marne, formé au Conservatoire national d'art dramatique, était encore sur les planches quand il a décidé de tout quitter pour aider son peuple. "Je ne sais pas me battre, explique-t-il. Je suis venu en sachant que je n'irai pas jusqu'au front parce que je ne sais pas tenir une arme et je ne sais pas tuer. C'est une guerre qui n'a pas de nom parce qu'ils se battent, j'ai l'impression, contre des fantômes qui sont au-dessus de leurs têtes."
Il y a une pression monstre. On entend tous les soirs des drones. On voit des missiles qui sont tirés pour se défendre, mais c'est une technologie très avancée par rapport à l'Arménie.
Sipan Mouradian
"C'est inhumain, ce qui se passe, témoigne le jeune homme. C'est la continuité du génocide arménien, j'ai juste envie de dire ça." À proximité du point de passage entre l'Arménie et le Haut-Karabakh. Ils sont, comme Sipan Mouradian, une demi-douzaine de jeunes arméniens francophones., d'autres viennent des États-Unis ou même de Jérusalem.
Pour lutter contre le froid la nuit, ils dorment à plusieurs dans des voitures ou des tentes au bord de la route qui mène au col. Ils n'ont pas d'arme, mais ils disent qu'en défendant le Haut-Karabakh arménien, ils ont trouvé un sens à leur vie.
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