Haut-Karabakh : l'Azerbaïdjan revendique la prise de plusieurs positions dans l'enclave montagneuse
Bakou dit avoir pris le contrôle de plusieurs positions dans cette région disputée, alors que des pourparlers de paix sont menés depuis plusieurs mois, et que le cessez-le-feu est fragile.
Reprise des hostilités au Haut-Karabakh. L'Azerbaïdjan dit avoir pris le contrôle de plusieurs positions dans cette enclave montagneuse, mercredi 3 août. Une nouvelle escalade de violences ravive le risque de guerre avec l'Arménie. Des pourparlers de paix ont lieu depuis plusieurs mois entre ces deux pays, avec la médiation de l'Union européenne, mais ces efforts risquent d'être réduits à néant.
"Le contrôle a été établi sur plusieurs hauteurs importantes", dont des collines, a déclaré, dans un communiqué, le ministère azerbaïdjanais de la Défense, ajoutant que ses forces étaient en train de fortifier ces positions. Un peu plus tôt, les deux camps avaient rapporté la mort d'au moins deux combattants arméniens et un soldat azerbaïdjanais dans des affrontements autour du territoire, ravivant le spectre d'une nouvelle guerre après celle de 2020.
Auparavant, le ministère azerbaïdjanais de la Défense avait annoncé la mort d'un conscrit après que des "tirs nourris" ont visé une position de l'armée azerbaïdjanaise dans le district de Latchin, une zone tampon entre la frontière arménienne et le Haut-Karabakh. En représailles, l'Azerbaïdjan dit avoir mené une opération baptisée "Vengeance", lors de laquelle "plusieurs positions de combat d'éléments armés arméniens illégaux ont été détruites", et a diffusé une vidéo.
Le spectre de l'automne 2020 resurgit
Deux membres des forces séparatistes arméniennes ont été tués et 14 blessés dans une frappe de drone azerbaïdjanaise, ont déclaré pour leur part les autorités de l'enclave, dénonçant une "violation flagrante du cessez-le-feu". Signe de l'escalade des tensions, le dirigeant des séparatistes du Haut-Karabakh, Arayik Haroutiounian, a signé un décret proclamant une mobilisation militaire partielle dans ce territoire.
Après une première guerre qui a fait plus de 30 000 morts au début des années 1990, l'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés à nouveau à l'automne 2020 pour le contrôle du Haut-Karabakh qui, soutenue par Erevan, avait fait sécession de l'Azerbaïdjan.
Plus de 6 500 personnes ont été tuées dans cette nouvelle guerre perdue par l'Arménie. Dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu négocié par Moscou, qui a déployé sur place des soldats de maintien de la paix, Erevan a cédé d'importants territoires à l'Azerbaïdjan. Cet accord de cessez-le-feu a été vécu comme une humiliation en Arménie, où plusieurs partis d'opposition réclament depuis la démission du Premier ministre Nikol Pachinian, qu'ils accusent d'avoir fait trop de concessions à Bakou.
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