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Haut-Karabakh : l'accord signé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, une "capitulation" pour les Arméniens

Des manifestants ont envahi le siège du gouvernement pour exprimer leur colère. L'accord prévoit non seulement un déploiement de "forces de paix russes" mais aussi le retrait des forces arméniennes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La colère et le désespoir des Arméniens après la signature de l'accord avec l'Azerbaïdjan pour un cessez-le-feu au Haut-Karabakh, le 10 novembre 2020. (KAREN MINASYAN / AFP)

Dans la nuit de lundi à mardi, des centaines de manifestants ont envahi le siège du gouvernement à Erevan, la capitale de l'Arménie, pour dénoncer l'accord signé entre le Premier ministre arménien et l'Azerbaïdjan. Un accord "douloureux", selon le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, signé sous l'égide du président russe Vladimir Poutine et qui met fin à six semaines de conflit dans la région du Nagorny Karabakh en consacrant une victoire azerbaïdjanaise.

Selon Régis Genté, correspondant de franceinfo sur place, "cet accord a été vécu comme une sorte de capitulation de la part de beaucoup d'Arméniens". Ces derniers "ont envahi le siège du gouvernement. Ils l'ont plutôt saccagé, à la recherche du Premier ministre pour demander sa démission. Le président du Parlement qui se trouvait dans les locaux de cet édifice a été pris à partie, molesté assez violemment".

Des manifestants très en colère

Toujours selon Régis Genté, "ces manifestants et d'autres sont ensuite allés au Parlement et à l'Assemblée nationale pour là encore investir les lieux dans un grand chaos". Un accord incompris par les manifestants et alors que de nombreux soldats arméniens sont morts dans les combats.

Sur sa page facebook, le Premier ministre arménien parle de deux arrestations. Il s'explique également avec le peuple au sujet des derniers événements.

Concernant ce que prévoit cet accord négocié par la Russie, d'après notre correspondant, il s'agit "d'un accord de cessez-le-feu complet qui suppose d'abord l'arrêt des hostilités et ensuite un règlement politique complet du conflit. Il prévoit notamment, et ça a déjà été mis en application, le déploiement sur le terrain des forces de paix russes".

On parle d'environ 2 000 hommes, soldats et gardes-frontières, équipés et armés qui seront déployés tout le long de la ligne de contact entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et aussi le long du corridor, c'est-à-dire la route de l'Atchine, puisque le Haut-Karabakh, peuplé d'Arméniens, se trouve isolé à l'intérieur de l'Azerbaïdjan. 

Régis Genté, correspondant de franceinfo

"C'est un accord pour cinq ans, renouvelable, ajoute Régis Genté. Cela suppose aussi que les forces arméniennes - qui ont perdu sur le terrain - doivent se retirer. Elles devraient conserver une partie du Karabakh, bien que le statut ne soit pas encore clair. Elles perdront en tout cas une partie de ce Karabakh, notamment la ville de Choucha, qui a été perdue par les armes ces derniers jours."

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